les échos de la forêt, les vigiles d’autrefois, comment nos ancêstres se preservaient des bandits?

1 décembre 2014

les échos de la forêt, les vigiles d’autrefois, comment nos ancêstres se preservaient des bandits?

les sociétés de gardiennage pullulent aujourd’hui en Afrique, qu’en était –il autrefois ? soufrez que je vous parle des vigiles d’autrefois.
Ah,notre Afrique ! la vieille, celle dans laquelle les anciens avaient autres astuces pour protéger leur bien des bandits. Cette Afrique, la nôtre, est celle à laquelle je m’identifie bien que j’appartiens à ce siècle, elle me rappelle bien de bons souvenirs.
Pour la bonne gouverne des générations futures, permettez que je vous partage un pan de la mémoire ancienne que, je voudrai réinventer et l’imprimer sur du papier et pourquoi pas, la retranscrire sur du roc afin qu’elle ne meurt jamais ou ne périsse point à l’usure du temps.
Je voudrai même l’imposer en ce siècle de la mondialisation ou j’ai l’impression que nos us et coutumes sonnent plutôt comme des randonnées passéistes dans l’esprit des jeunes Africains.
Quand nous étions plus jeunes, faire les valises et courir auprès des grands-parents était un plaisir, un luxe et une grande joie jamais égalée, nous nous réveillions à quatre heure du matin pour aller au cœur de la grande forêt , à des dizaines de kilomètres , arpentant silencieusement les collines , lisant nos chemins dans les ténèbres. La rosée du petit matin nous mouillait jusqu’à nos sous-vêtements, trempés , nous grelotions du froid mais cela n’enlevait rien à notre motivation, cela ne diminuait pas pour autant notre détermination à servir nos grands-parents, à être leur complice, à les témoigner notre amour. Parfois sur le chemin retour, diminuez de toute force nous acceptions des charges, les sacs d’arachides, l’igname, la banane plantain , ce qui devaient nous servir de repas le soir.
Il est désolant aujourd’hui que, la spontanéité qui nous liait intimement avec le village ait disparu de l’esprit des jeunes. D’aucuns ne perçoivent plus le village que comme une sorte de prison ou les travaux champêtres font office des charges de la peine à subir.
De même les jeunes successeurs émigrés en ville pour des raisons économiques ne rentrent pas prendre les rênes de la succession dans les villages, ainsi la retransmission des secrets et les savoirs des anciens est bâclée et foulée aux pieds . une des conséquences avec les anciens morts, les us et coutumes changent et se diversifient selon les époques, mais je reste nostalgique à celles que j’ai connu.
A l’époque, les anciens n’avaient pas usage des hommes postés aux entrées et aux sorties de leur plantation pour assurer la garde de leur bien. Ils utilisaient des épouvantails pour contrer les animaux, seulement les bandits devinrent plus redoutables pour la survie de leur bien et, ils développèrent des astuces pour lutter contre ces malfrats.
Laissez moi vous instruire d’une des astuces de mon grand-père, le célèbre Wabo Tayoutue.Connu comme un grand commerçant de kola comme j’aime souvent le dire, il faut noter qu’il était également compté parmi les grands propriétaires des plantations de café et d’ananas.
La charité et le communautarisme sont des valeurs nobles inhérentes à l’Afrique. Si les anciens ont réfléchi à sauvegarder leur bien des vautours, ces hommes qui pillaient leur récolte, c’est bien plus parce que ces derniers ne venaient pas prendre juste le nécessaire pour stopper l’hémorragie dû à la famine ou pour stopper leur faim. Ils seraient venus cueillir une ou deux tête d’ananas, il y aurait jamais eu dans l’esprit des anciens une certaine gêne ou une certaine contrariété,il y aurait jamais eu des couacs et les anciens n’auront jamais eu l’idée de développer des barrières de protection.
Que voulez-vous, mon grand-père avait perdu pendant cinq ans le quart de sa production d’ananas et plus d’une fois, les bandits se sont accaparés de sa production de café. Nous étions fâchés pour ce coup là, imaginez, par une journée ensoleillée, il avait profité pour sécher son café.
Au milieu de sa plantation, il y avait construit un séchoir, en effet, c’est un grand espace dallé .A l’ouest du Cameroun, pendant la période de la cueillette du café, on visite toutes les branches et on tri les fruits mûrs, ces fruits cueillis ainsi à maturité sont jetés dans une corbeille fixée à l’épaule de l’ouvrier. Après la cueillette, les graines sont dépulpées à l’aide d’une machine conçue spécialement pour la tâche , après vient le moment du séchage.
Plus d’une fois après ces travaux pénibles, mon grand-père avait perdu bêtement sa récolte.
Pour en finir d’avec cette situation,il fut conseillé de se rendre dans la partie nord du village d’où il revint nanti d’un puissant fétiche.Ce fétiche fonctionna à merveille, ce fut un véritable traquenard pour les bandits, seulement, mon grand-père refusa de me dire de quoi ce fétiche était composé.
Je sais seulement que désormais s’il y avait un intrus dans sa plantation, il devait être pris à dépourvu quoiqu’il fasse . C’ était quoi l’astuce ?quand vous pénétrez la zone interdite, dès que vous portez la main sur un fruit, immédiatement, d’une manière spontanée, vous devenez ouvrier dans la plantation.
Sans même recevoir des ordres, de vous-même vous cherchez un coupe-coupe et vous vous mettez à défricher les mauvais herbes. Vous ferez ce boulot jusqu’au jour que le grand-père décidera de visiter sa plantation. A son arrivée, il suffit qu’il vous adresse une seule parole et vous prenez la jambe au cou craignant qu’il ne vous conduise cette fois-ci à la police. A ce moment précis vous vous rendez compte que vous avez été pris en esclavage en raison de votre acte odieux, craignant le pire, qui n’arrive point car l’objectif de cette traque n’est pas de conduire les éventuels malfrats à la police.
Ce fétiche avait si bien contré beaucoup de bandits que les congénères de Wabo Tajoutue vinrent à lui demander cette potion magique. Je me rappelle que le champs de son voisin était gardé par un serpent, chaque fois qu’il y avait un étranger , instantanément, le serpent s’enroulait sur le pauvre et ne se détachait qu’après qu’il ait reçu des ordres de son maitre.
Par ces astuces, les anciens à l’époque ont protégé leur bien. Les aïeux ne sont plus là et le charme du siècle passé disparait, de ce quotidien , il reste certes de petits vestiges mais qui disparaitront de notre négligence à ne point vouloir protéger les acquis du siècle passé, les insolites, les faits divers qui, constituent le roc de mes textes sont réels.Si vous étiez vacancier auprès des anciens, vous seriez piqués par le virus de sauvegarder ce charme, vous vivriez le siècle moderne en appartenant au siècle dernier.

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