Afrique, les dieux en ont marre de l’illigitimité des princes qui président aux destinées de leur peuple

15 décembre 2014

Afrique, les dieux en ont marre de l’illigitimité des princes qui président aux destinées de leur peuple

Pourquoi nos pouvoirs traditionnels perdent de puissance et d’impact sur la nature ? Posons-nous cette question. L’an passé à l’occasion des funérailles de l’un de mes cousins, j’ai séjourné encore une fois de plus au terroir ancestral, là ou est enterré mon cordon ombilical et ou, j’élirai mon dernier domicile au séjour des morts.
C’était au moi d’avril, les cultivateurs attendaient impatiemment l’arrivée des pluies pour arroser le sol et les semences pour qu’elles s’ouvrent à la lumière, il se faisait déjà tard.
D’aucuns annonçaient déjà une grande famine pour l’année prochaine, les graines n’ayant pas germées jusqu’alors, Wabo Soffo l’un des anciens déplorait le fait que les héritiers n’ont plus l’art de maitriser la nature.
Ce n’était pas un événement nouveau le fait que l’on déplore la rudesse du sol dû au manque des pluies, à l’époque, cela n’était pas vécu comme fatalité.
Les aïeux savaient invoquer les dieux, abaisser leur courroux, les implorer d’accorder à la population les larmes de Dieu qui faisait défaut.
Il se raconte d’ailleurs que lorsqu’il était constaté que les rendez-vous de dame pluie ont pris du retard par-rapport à la période des semences, le chef du village accompagné de ses dignitaires allaient au pied de l’arbre sacré qui, jouxte l’ancien emplacement de notre chefferie, parlementer avec les dieux.
Après ce majestueux baobab, ils allaient de recoin à recoin dans tous les lieux sacrés du village répandre de l’huile rouge, du sel, des jujubes, du maïs, l’arbre de paix, égorger des chèvres et des poules et bien autre… pour gagner la sympathie des dieux, créer une homogénéité entre le peuple et les dieux. Très souvent après cette cérémonie suivaient les pluies.
Qu’en vient-il que nos pouvoirs traditionnels ne créent plus cette osmose entre le peuple et la nature ?
Hé bien, les détenteurs de nos pouvoirs traditionnels de l’heure sont pour la plupart des héritiers illégitimes, ainsi n’étant pas portés par les dieux de la chefferie et l’harmonie des différents lieux sacrés du village dont –ils se méfient d’approcher parce que étant conscient d’y rentrer de ces lieux sacrés les pieds devant, car ils ne jouissent d’aucune légitimité, ces lieux sacrés sont restés longtemps sevrés des sacrifices rituels qui s’imposent à chaque prince héritier de la chefferie.
D’où le mécontentement des dieux qui, ne réagissent plus favorablement aux plaintes de la population, une manière d’interpeller les hommes de marcher dans la droiture s’ils veulent renouer avec les exploits qui, facilitaient leur emprise sur les caprices de la nature.
Nous sommes coincés par des fraudes que nous opérons quant-il faut choisir et introniser les successeurs dans les lieux sacrés et initiatiques. En raison de ces fraudes, il y’ a des manquements graves dans le processus initiatique des nouveaux princes qui, se refusent autres rites d’initiation car, ils sont conscient que s’ils accèdent à ces hauts temples d’initiation, la mort aura raison d’eux.
Aujourd’hui dans plus d’une chefferie à l’ouest du Cameroun notamment à Bamoudjo, mon village, les héritiers ne portent plus le bracelet rouge qui, est le symbole le plus fort emblématique de la légitimité d’un héritier dans une chefferie.
Pour ces usurpateurs de trône, leurs différents crânes ne sont pas admis dans la case sacrée de la chefferie ou sont tous ceux des héritiers légitimes.
Ils ont un seul mérite, celui d’avoir causé une entorse à la tradition. Ils entravent la dynamique symbiose qui devrait exister entre les dieux, eux les représentants du peuple, les lieux sacrés et corroborer à un dialogue franc entre nos pouvoirs traditionnels et la nature.
Les cloches du salut passeraient par l’appropriation pour l’Africain de l’authenticité ou de l’originalité de sa culture.
Il faudrait élaguer tous les miasmes qui se greffent à elle pour nous perdre.

Étiquettes
Partagez

Commentaires