infanticide

1 janvier 2015

infanticide

Infanticide, dans les profondeurs de la nausée d’un rite imposé au prétendu meurtrier pour se déculpabiliser.
Nous sommes un mercredi soir, aux environs de dix huit heures les voix s’élèvent de la propriété voisine, des cris stridents, des pleurs sont entendus, les femmes se jettent les unes sur d’autres, c’est une scène indescriptible.
Courus au lieu, on nous annonce que le nouveau né de dix mois qui, jusque là était l’unique enfant de ce couple après prés d’une quinzaine d’années vient de rendre l’âme à l’issue d’une courte maladie.
Les femmes crient à tue-tête sorcellerie, sorcellerie, cette fois-ci, ce démon ne s’en tira pas indemne.
Dans l’entourage immédiat du couple, l’heure est aux supputations, aux suspicions, il y a un jeune home âgé d’une trentaine d’années que sa réussite sociale inquiète plus d’une personne nous dira t-on.
Finalement il va s’avérer qu’il soit l’une de nos connaissances, un ami d’enfance. Soudainement d’une manière instinctive nous nous sommes sentis concernés par cette affaire qui, semblait d’emblée louche.
Plus passait le temps les membres de sa famille étaient persuadés qu’il était connecté au mobile du décès du bébé.
En aparté il me dira « aurai je le temps d’élever et d’éduquer mes enfants ?depuis que les affaires semblent me réussir, je me suis fait dix fois plus d’ennemis et d’adversaires dans ma propre famille. On dira que tous avaient souhaité qu’aucun fils ou aucune file de la famille n’émerge ».
Après qu’il eu cet entretien avec nous, vers minuit, il revint vers nous nous exhorter à le suivre lors des cérémonies funéraires qui devaient avoir lieu au village. Il renchérit « il semble que cette fois-ci, ces gens là veulent ma tête, ils ont décidé que je vais faire parti du convoi jusqu’au village, alors les gars, faites partis du voyage. »
Le lendemain à huit heures, nous avions débarqués à Dschang, le charlatan, maitre de céans qui devait conduire les cérémonies vint vers dix heures. Après ses processions, il ordonna de laver le mort et de donner l’eau du toilettage à boire à notre ami.
A la fin après qu’on eu enfoui le gosse plein de gris-gris afin qu’il ne se métamorphose pour servi à d’autres fins, il renchérit qu’au bout de vingt-un jours à compter du jour de l’enterrement, notre ami devait s’en sortir les pieds devant si c’est lui le véritable coupable, l’homme qui a précipité le gosse au pays des morts.
Déçus de la tournure qu’avait prise l’événement de l’enterrement, nous rejoignîmes Douala en compagnie de notre ami.
Chacun dans son coin consultait son calendrier nuit et jour, impatient d’attendre écouler les vingt-un jours. Afin vint le jour fatidique, le délai de rigueur, le jour du grand rendez-vous, niet.
Deux mois après notre ami ne grelotait pas d’une fièvre, il ne soufrait d’aucune égratignure, sa famille fut confuse, chaque membre chercha une échappatoire, il se désolidarisa les unes des autres, chacun jouant désormais à une victime, les plus téméraires dénoncèrent le noyau dur qui avait conduit toute la famille dans une grossière erreur.
Cette famille qui jadis fut une référence par l’unité de ses membres, un havre de paix caractérisée par une assistance mutuelle, une coexistence pacifique ne fut désormais que l’ombre d’elle.
Elle s’est volatilisée en éclat, chaque groupuscule formant un clan opposé aux autres, le dénominateur qui fédère désormais cette famille jadis exemplaire est la jalousie, la calomnie, l’assistance mutuelle le socle qui commençait à faire les génies et à éclore les poches de business aux fils et filles de la famille s’effrita.
Notre ami qui jusqu’alors patronnait au sein de cette famille et était le principal pourvoyeur de fonds se retira au canada.
Voyons jusqu’ou la jalousie peut conduire, boire le toilettage d’un cadavre…
Olivier quelques années plus tard par le biais d’une connexion téléphonique nous informa qu’il traine dans son exil canadien, cet acte douloureux et fratricide, cet événement hideux et saugrenu comme une boule de chagrin.
Il ne revenait pas du fait que c’est ceux à qui il a le mieux servi, nourri de son argent qui, veuillent sa tête bec et ongle. C’est ça l’ironie de la vie.
Ils sont parsemés à travers le continent les hommes à l’instar d’Olivier qui vivent ou ont vécu pareille acte d’incongruité.
Ce genre d’acte honteux devrait nous interpeller surtout, ceux des nôtres qui, pensent construire une Afrique émergente, prospère et positive demain.
Nous ne pouvons le faire qu’en réhabilitant le médecin légiste dans ses fonctions, en laissant l’autopsie médical établir le mobile du décès de nos morts que d’aller de supputations en suspicions et pourrir la vie autour de nous.
Ces suspicions gangrènent notre société et sont patentes de jalousie, de calomnies et des passions démoniaques.

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