une fresque de moi

1 mars 2015

une fresque de moi

MON CARNET INTIME
Malgré que les années se soient belles et bien écoulées depuis cette sombre tragédie de mon adolescence, je ne pus m’empêcher de me remémorer ces années sinistres de ma vie.
Elles me suivent telle la coulée de laves volcaniques dont-on espère qu’elles se rejoindront au fond des fleuves pour stopper la catastrophe ou au mieux fertiliser le sol pour les cultures prochaines. Dommage, mes coulées sont les larmes qui ne tariront jamais car elles ne trouvent des excuses que pour couler de forte belle manière. Je n’ai qu’un seul soulagement conter mes mésaventures à une oreille attentive. Mais depuis qu’elle est morte, ma bien aimée sœur Marie Roumy, celle chez qui je confiais mes peurs, mes ténébreuses pensées sur mon avenir, je suis de nouveau plongé dans la solitude. J’ai peur de m’extérioriser, j’ai peur que mes craintes seront toujours perçus comme des faiblesses et être objet à ridicule de ma personne. Le monde et ses hommes m’effraies à nouveau le 13 Février dernier, je suis retourné à cette date anniversaire de la mort de ma chère sœur marie Roumy sur sa tombe abandonnée par la multitude de ceux et celles qui se réclamaient et réclament être ses ayant droits lui dire haut combien elle à laissé un grand vide dans ma vie. Notre complicité débordait, elle savait me blâmer mais savait également m’adoucir et me faire revenir à la raison sans toutefois être vexé.
Elle était formidable, d’aucuns ont profité de la largesse de ses relations pour s’offrir des biens matériels, un confort qu’elle était loin de me donner car, elle avait fait cette confidence au père Eric DEROSNY ‘‘Si je laisse Florian baigner dans de l’argent, cela tuera ce qu’il recherche’’.
Qu’est ce que je recherchais si ce n’est l’argent direz-vous ? Je cherchais la connaissance je cherchais à m’affirmer dans un monde que j’avais vu m’échapper en classe de Terminale.
L’année 1993, fut l’une des années les plus cyniques dans ma vie d’homme. Je venais juste d’être promu en classe de terminale, il y’ avait de quoi être fier. Dans toutes les classes de première au Collège Évangélique de New-Bell nous n’atteignons pas vingt élèves à avoir eu ce sésame sans quoi, vous n’êtes pas éligible pour l’examen du Baccalauréat au Cameroun.
J’ai reçu la nouvelle de mon succès à cet examen étant encore à l’Ouest du Cameroun où j’étais allé auprès des grands-parents passer les vacances. C’est au pas de course que je rejoignis Douala pour préparer ma rentrée scolaire.
J’étais loin d’imaginer que le marasme économique que vivaient mes parents naturels avait sonné la cloche pour la fin de mes études. Pris dans la tourmente à la découverte de cette triste réalité, je tombai malade. Je crois que la situation dans laquelle je suis définitivement plombé, boire des sédatifs chaque soir pour avoir un peu de sommeil date de cette Époque là. Refermé sur soi, je ne sus comment faire pour avoir l’argent de ma scolarité mais une idée me vint à l’esprit. Peut-être j’aurai aujourd’hui plus de paix et moins de rancœur avec mes oncles et mes tantes si cette idée démoniaque ne m’était venue à l’esprit, faire la ronde de la famille, leur exposer ma situation et leur demander de me venir en aide. Jamais je ne fus assez léger dans mes déplacements. Je fis le tour de ma famille en un temps recourt pour de maigre résultat et au finish, je perdis mon certificat de probatoire et revint à la maison plus dépressif qu’avant.
Aujourd’hui, je vous épargne ma mésaventure avec les salles de rédaction mais pour votre gouverne sachiez que je me suis fait battre deux fois par les journalistes de la nouvelle expression là où travaille David NOUWOU celui donc je croyais être son protégé car nous nous connaissions depuis en 1996 lorsque je vins vers lui pour qu’il écrive la préface de mon tout premier bébé littéraire. Un ces jours, j’étais rentré de la nouvelle expression avec les lèvres saignantes. Ce jour là, j’avais tenté de joindre le bureau de David coûte que coûte, ses journalistes et le veilleur de nuit se sont jetés sur moi et m’ont tabassé.
Lorsque David NOUWOU sorti de son bureau il fait fi de ne pas me connaître. Je suis rentré le cœur déchiré et les lèvres saignantes. Arrivé à Bali chez la sœur, j’expliquai que j’étais allé chercher l’un de mes amis puisque je voulais son coup de pouce pour être pigiste dans son journal malheureusement ni lui, ni son directeur de publication Severin TCHOUNKEU puisque les faits se sont déroulés devant lui n’a voulu m’écouter.
La sœur fit sortir un gamin de son couloir. Comme pour me dire ‘‘Tu n’es pas seul à vivre des situations dramatiques » cet enfant devait être âgé d’au plus 8 ans. Ce sont ses voisins qui, l’avaient arraché des mains de sa marâtre de belle-mère pour le conduire chez la sœur à Bali.
Cet enfant lorsqu’il expliqua à la sœur que chaque fois lorsqu’il a faim et demande de la nourriture à sa tutrice, elle lui répond d’aller réveiller ses parents au cimetière pour qu’ils lui donnent à manger. Terrassé par la famine s’il insiste, elle se jette sur lui et le roue des coups de poing ou lui donne une sévère bastonnade. Il ne fallait pas être un sorcier pour se rendre compte de l’évidence des ses propos. Le corps de cet enfant était marqué des cicatrices et, il saignait.
Alors la sœur me dit : ‘‘Florian laisse tombé conduit cet enfant à l’Hôpital, revient me voir quand tu seras plus calme. continue néanmoins à travailler un jour tu verras, la chance te sourira ici ou ailleurs, voilà ma bibliothèque personnelle et aujourd’hui tu es responsable de notre journal’’ la sœur croyait en moi, elle croyait en mon talent et ceci était assez réconfortant.
Dommage qu’elle est morte sans que je ne mette pied le centre culturel sœur Marie ROUMY dont je lui avais fait part de l’intention. Qu’elle repose en paix ! Elle laisse un grand vide et je dois bagarrer seul désormais sans aucun appui sérieux. Heureusement que malgré que les années noires de ma vie surgissent toujours à la surface pour me faire souffrir et me plonger dans la détresse ou l’abîme, j’ai pris de l’âge et je peux triompher de ces idées noires qui taraudent mon esprit quand, je pense aux épines du passé. Si au Cameroun je n’ai pas eu un canal pour porter mes réflexions ou mes idées, j’ai désormais RFI, Edilivre etc………. Je suis allé à l’extérieur chercher ce dont mon pays n’a pas pu m’offrir. Ce sont mes nouvelles constellations.
Même si j’ai souvent des trous noirs, je ne vis plus la peur dans l’âme. J’avance et je suis plein d’optimisme. La sœur Marie savait plomber de l’espoir dans les esprits en déroute. Elle savait donner vie là où tout était mort. J’ai capitalisé des expériences et des acquis et ma famille aussi. Dieu soit loué si elle n’est pas sortie plus paumée qu’avant ma crise. Certains charlatans, ces oiseaux de mauvaise augure ont profité de ma détresse , de ma déprime pour soutirer le maximum d’argent à cette famille déjà abattue par la tragédie qu’elle croyait emporter l’un de ses fils.
Seul l’éclairage de la sœur Marie ROUMY sur la conduite de la sœur Andrea, la responsable du centre de santé Mental SAINT BENOIT Menni en cette époque de 1998 a sauvé ma famille des griffes de ces rapaces. Ces derniers exigeaient d’énormes fortunes et mon frère ainé Olivier que le ciel entre temps avait donné des opportunités de se faire un peu de sou dans une société Brassicole de la ville de Douala était prés à engager toute sa fortune dans le seul souci que je recouvre la santé.
Aujourd’hui avec un peu de recul, je mesure les profondeurs des abîmes que j’ai traversé et je peux loué l’éternel même si je reste condamné depuis 2001 à avaler des comprimés chaque soir pour être soulagé.
C’est peut être le revers d’avoir été un fils de cul-de-jatte et d’avoir pêché à avoir des ambitions démesurées pour ma classe sociale. J’ai voulu briser mes chaires sociales et appartenir à un autre caste. Je n’ai pas voulu appartenir à la classe d’hommes de petits-métiers je me suis mis à forcer la main au destin et, je continue

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