Ma jeunesse, ses amours sans lendemain

12 septembre 2015

Ma jeunesse, ses amours sans lendemain

L’un de mes souhaits aurait été de découvrir le sexe dans sa totalité au sens fort du terme sans mettre en péril l’avenir d’une de mes compagnes.
Pari réussit avec l’aide de Dieu ou l’arbitraire du destin. Souvenez-vous à l’âge pubère, il y a 30 ans, les préservatifs ne couraient pas les rues. Nous faisions totalement confiance à notre partenaire pour la fiabilité du calcul de ses menstrues. Le cas échéant, seul le retrait du pénis dans le vagin avant l’éjaculation était la solution idoine mais souvent trop risquée car, l’émotion, le plaisir pouvait nous jouer des tours.
En réalité nous avons joué au bandit pour coucher avec nos camarades de classe. Le regard vertical des parents nous empêchait tout compromis sexuel d’avec nos camarades filles. Seul le prétexte de groupe d’étude donnait l’opportunité aux deux genres de faire une mixture et c’est sous ce seul prétexte qu’une fille pouvait franchir notre portail sans aucune gêne, sans aucune autre appréhension des parents. En revanche, le défi était de bouffer le sexe de nos copines sans les faire tomber enceinte. D’ailleurs, il y a quatre décennies environ, être enceinte étant encore sous le toit familial couvrait sa famille de honte. C’était montrer à ciel ouvert l’absence totale des parents ou leur démission dans la protection et l’éducation de leur enfant. Bien que souvent conscient de ces enjeux, la folie de l’amour gagnait parfois nos esprits et nos copines désiraient avoir un bébé. D’aucunes sont tombées enceintes, elles ont défié la honte sociale que cela incombait, elles ont cru que ce faisant, cela était un gage, une garantie suffisante pour que leur jeune Amant ne les quitte à jamais. Elles ignoraient que les amours de jeunesse font parfois profil bas à l’âge adulte quand les deux tourtereaux évoluent sur des plages différentes. L’orgueil de l’un, sa réussite sociale peut nuire aux bonnes relations d’entre les deux vieux amoureux s’ils ne gardent pas la tête froide. A cela, j’ai connu des éclats de voix ; il y a de cela trois mois, j’ai accompagné l’un de mes potes d’enfance voir la copine qu’il avait mise enceinte à l’âge de 17 ans. Après les réjouissances festives car mon ami venait officiellement déclarer sa paternité sur cet enfant âgé de près de 18 ans ans déjà, la fille de lui demander:
– J’espère que tu m’embarques avec ton enfant. Le garçon de répondre non et la fille de repartir en pleurant.
– J’ai cessé les cours à cause de toi. Mes parents n’avaient pas beaucoup d’argent pour s’occuper de moi et de ton fils alors, j’ai choisi me consacrer à notre enfant. Aujourd’hui après ton brillant parcours scolaire, tu as un bon travail et tu me laisses aux oubliettes.
Qu’est ce que la vie peut-être aussi injuste !
Face à une telle comédie de mauvais goût, moi qui étais nostalgique de ces amours de jeunesse sans lendemain à la vue du gosse de mon ami, j’ai cessé de grogner sur ma situation de célibataire sans enfant à mon âge. Certes raisonnablement, si à l’âge de 18 ans j’avais aussi mis enceinte une fille, mon avenir et celui de cette dernière devraient être brisés. Mes parents peinaient pour me nourrir, m’habiller et payer mes études que je n’ai même pas pu terminer. Combien de fois, si j’avais trainé autre soucis ? Qu’à cela ne tienne, j’ai quelques sérieux regrets de ces amours de jeunesse sans lendemain, j’ai eu dans mes bras des bourgeoises. Pourquoi avec ces dernières une telle chose ne s’est pas produite ? Quel coup fatal du destin ! Mon premier enfant serait déjà autant adulte que moi, même si j’avoue que je n’aurai jamais su endosser ma responsabilité de père. Et c’est ce qui arrive à bon nombre de filles après qu’elles aient déclarées leur grossesse à leur Amants. Ces messieurs prennent la poudre d’escampette. Et leur compagne désormais dans la solitude, dans la peur d’affronter les échéances futures, le rejet des parents pour d’aucunes futures, elles sombrent dans la… démence. De l’imbécilité, et elles se jettent par des méthodes peu orthodoxes dans les avortements. Quelle déchéance !
Les poubelles et les toilettes reçoivent les fœtus et l’on assiste à des scènes macabres. Elles n’ont pas parfois le temps de réfléchir autrement au delà de leur frustration. Parfois, il importe de lancer des S.O.S, il y a des foyers sans enfant qui ne demandent qu’à adopter de tel enfant, pis encore si demain, vous en voulez un et que vous ne pouvez plus en procréer. Quel dommage !
La vie est faite de regret et je meurs aigri de mes amours sans lendemain. L’avenir m’aurait chargé d’un lourd poids de chagrin si par le désir d’avoir précocement un enfant j’avais handicapé l’avenir d’une fille. Mais nos jeunes d’aujourd’hui comprennent-ils cela ? A chaque génération son éducation, aujourd’hui en Afrique le sexe est bradé comme de petits bouts de pain, les parents sont devenus assez tolérants et encouragent les relations sexuelles entre les mômes.
D’autres demandent ouvertement à leur gosse de faire des enfants, cette situation ne se vit plus comme une honte, un drame familiale, la réalité nous a rattrapé et vous comprenez mes regrets de ses amours sans lendemain que j’ai vécu.
Ce qui est vécu et considéré hier comme un gros scandale, une véritable hécatombe familiale est relativement bien admise par la société de l’heure, cependant, à bien y réfléchir, il n’y a d’excuses à tolérer, devrons-nous construire notre égo en brisant des vies ? En jetant notre progéniture en jachère ? Il importe de penser à la parenté responsable. Les grandes largesses de la démocratie donnent l’opportunité de nos jours aux jeunes de goutter aux délices du ciel avec zèle sans grand égard devant les parents mais il faut qu’ils pensent dans ce cirque à assumer quoique vaille leur responsabilité.
Il faut qu’ils choisissent soit de briser des vies, faire des enfants sans avoir les moyens de les éduquer, les élever assurer leur survie et bien autres, soit de demeurer dans l’ombre des parents, de grandir sagement et avoir l’âge de la maturité même s’il faut avoir de petits regrets de mon genre.
Au-delà du plaisir sexuel qu’ils m’ont intensément procuré, mes amours de jeunesse ont été des pacotilles, j’ai peut-être satisfait une curiosité, celle de découvrir de fond en comble le corps féminin précocement mais pourquoi n’ai-je pas eu de bonus, un gosse.
Avoir un gosse, vous appelleriez ça la parenté irresponsable, mes frères d’aujourd’hui se moquent de ce genre de vocabulaire.

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