Mon grand-père et les génies de l’eau

9 décembre 2015

Mon grand-père et les génies de l’eau

WABO TAYOUTUE ET LES GÉNIES DE l’EAU
J’ai souvent cru que mon grand-père le célèbre wabo Tajoutué en dehors de sa
panthère comme Totem que nous connaissons tous, avait un autre dans les
profondeurs du fleuve Noun.
En effet, plus je fais une lecture des événements qu’ont vécu certains membres
de ma famille, les doutes se dissipent. D’abord il y a eu mon cousin Henri qui a
vécu une histoire surnaturelle avec les génies du fleuve Noun.
Pour ceux qui ne le savent, le Noun est le seul grand fleuve qui serpente l’Ouest
du Cameroun. Nous ne sommes pas un peuple d’eau et il n’est pas étonnant que
l’eau des fleuves nous effraie pour la quasi-totalité des hommes et femmes qui
ont grandi dans cette partie du Cameroun.
Néanmoins il y a quelques passionnés de pêche qui font des exceptions et mon
cousin Henri faisait parti de ce groupe. Il avait coutume d’aller aux rivages du
fleuve Noun faire des parties de pêche.
Malheureusement cette propension pour la pêche allait le perdre. Il se peut que
là où avait l’habitude de s’installer pour faire la pêche fût un endroit sacré pour
les génies de l’eau.
Il fut mis en rude épreuve plus d’une fois, la première fois, après une journée de
pêche, il eut à son hameçon un poisson dégoulinant de l’huile comme sorti
curieusement d’une sauce.
Ce fut la première alerte. Et mon grand-père le fit un commentaire la dessus
l’interdisant de ne plus jeter son dévolu sur le fleuve Noun surtout à l’endroit où
il pêchait.
Cette sonnette d’alarme n’hérissa pas un seul poil de mon cousin Henri ceci ne
fit pas l’effet d’un électro choc car Henri redoubla sa passion de pêche,
Un après-midi Henri avait réussi à réuni autres passionnés de pêche. Il les
conduit à son lieu habituel. Chacun posté devant sa canne à pêche attendait
l’instant fatidique d’avoir un poisson au bout de son hameçon. Curieusement les
choses se passèrent drôlement, ce fut comme un rêve, Henri cru avoir au bout
de sa canne à pêche un poisson qui était coincé sous une touffe d’herbe, Il se
dirigea vers la rive du fleuve et ce fut fatal pour lui.
les langues intimes racontent qu’il avait glissé sur des feuilles de on ne sait pas
quoi avant de se retrouver dans les profondeurs du Noun.
Heureusement pour lui que les génies du fleuve n’avaient peut-être pas faim car
très souvent quand il y a un homme noyé, le jour où on le retrouve, il est
quasiment démembré. Mais pour Henri il était ressorti des entrailles du fleuve
sain et sauf et beaucoup de ses compagnons témoignent qu’il n’avait reçu
aucune goutte d’eau sur lui.
Mon grand-père avec cette histoire était fou de colère et demanda après une
sérieuse réunion d’avec sa famille qu’aucun des siens ne puissent plus jamais
jouer avec les génies de l’eau et que Henri comprend que cette prouesse qu’il
avait réussi n’était pas de son fort et que la prochaine fois serait certainement
fatale.
Ma grand-mère a aussi connu les épreuves de l’eau, suite à l’interdiction
formelle de grand-père à quiconque ne plus franchir les rives du fleuve Noun
pour quelques raisons qu’il soit ma grand-mère a été aussi éprouvé.
Un soir de retour des champs, elle eu une soif horrible et se retira de ses
compagnons de route pour étancher sa soif. Comme il avait légèrement plu ce
soir là, elle glissa sur la terre et sa corbeille se retrouva dans le fleuve.
De retour à la maison, elle alla expliquer la scène chez son mari, ironiquement
mais d’un ton autoritaire mon grand-père lui rappela son interdiction mais lui dit
de venir une heure plus tard chercher sa corbeille et ce fut vrai, rempli de joie
elle retrouva son colis.

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