Comment j’ai pu assister à mes obsèques

20 septembre 2014

Comment j’ai pu assister à mes obsèques

Comment j’ai pu voir mes propres obsèques… »I have a dream », d’aucuns croient que je fais référence à la mémoire Martin Luther King. Détrompez-vous, « I have a dream » fait état d’un rêve inhérent aux cérémonies de mes propres obsèques. Un rêve assez troublant, plein de douleur et de tristesse. J’avais perdu la vie à l’issue d’un accident. C’était une mort soufflante je suis sorti du sommeil brusquement au moment ou on s’appétait à jeter la terre sur mon cercueil et que je devienne définitivement une source de provision pour les termites et de l’engrais pour les plantes.

A l’issue de ce rêve, il était difficile de contenir du sang froid. Ma mémoire était en ébullition c’est ainsi que je me suis rendu précipitamment au village rejoindre mon grand-père Wabo Toyontue. Après explication de ce rêve, mon grand-père perdu sa tranquillité et invite de le tenir chemin jusqu’au village voisin à la rencontre d’un voyant. Celui qui, appartient au ceste d’hommes qui, savent souder les rêves, les interpréter et lire l’avenir. Tamuedjou, habitait d’une case sacrée fait de briques et en pailles. Sa cour était pleine des plantes et des herbes médicinales. A l’extérieur, du coté gauche de sa case on voyait une calebasse, la tète coupée, à l’intérieur un peu d’eau. Mon grand-père voyant que cet objet attirait ma curiosité me souffle que cette foule que j’observai à l’œil nu ne représentait rien mais, elle pouvait avoir la portée d’un fleuve et là, il exorcisait les malades de la malchance en les lavant avec l’eau contenu dans cette calebasse.

La maison de Tamuedjou était un pauvre gite mais il jouissait d’un grand prestige et était très coté dans son village adoptif et les environs. Son nom de naissance était Piam. Il eut le nom de Tamuedjou qui signifie littéralement « General d’armée » à cause de ses prouesses médicinales et de sa force d’interpréter les rêves en anticipant des malheurs qu’auraient pu être victime ceux qui le courtisaient. Tamuedjou et mon grand-père se connaissaient depuis longtemps. Ils appartenaient à la génération de 1930 et étaient membres de l’association clan d’âge 1930-1940 de l’arrondissement où se situaient les deux villages. Ensemble, ils avaient bataillé dur pour mériter le respect de leurs congénères.

A la vu de mon grand-père Tomuedjou couru le recevoir. – Pourquoi cette matinal ? – Le malheur frappe encore à ma porte. – Quoi ? – Filston raconte. Après m’être expliqué dans un verbiage traditionnel, Tamuedjou se rétracte dans un silence extraordinaire. Il jeta trois cauris au sol, dessina à l’aide d’un de ces cauris des figures de styles dont il était le seul à interpréter. Soudainement, il ouvre la porte. – Il faut faire vite – Quoi ? – Le père du père de ton grand-père ton arrière de la troisième génération a sanctionné les enfants de ses épouses en effet, une nuit les deux coépouses ont émis des bruits, des éclats de voix ont retenu l’attention des Dieux de la concession et il faut exorciser la malédiction que cette situation trouble à l’entrainer. Les Dieux de la concession s’étant indignes d’une telle situation.

A l’intérieur de ta concession, il y a trois lieux sacrés, celui qui se trouve au centre de la concession est le lieu où il faut faire des travaux expérimentaire creuser cet endroit, vous y trouverez la poudre qui à scellé les accords de la malédiction. Quand vous l’aurez, apportez-moi cette terre et, je y mélangerai autre chose afin qu’ensemble vous vous embaumiez le corps. – Autre chose il faut faire, égorger une chèvre pour la circonstance, y reprendre les jujubes, les colas et de l’huile au lieu sacré.

Alors Tayoutue, il faut faire vite sinon notre petit-fils sera victime d’un accident qui est un signe annonciateur du déluge qui, sous peu, doit terroriser ta famille. Sur le chemin du retour, je ne pouvait m’empêcher de me poser des questions, pourquoi moi, un fils de la troixième génération ? Mon grand-père n’avait pas autre chose à me dire que le fait que c’est ça l’absurde de la tradition.

« I have a dream » est un rêve qui m’a fait avoir froid dans le dos.

J’espère que vous n’avez pas déjà eu un rêve pareil et que durant votre existence vous n’auriez pas ce genre de rêve où, vous vous voyez mort à l’issue d’un accident tragique enseveli, voir ta mère mordre la poussière affectée par la cruauté terrestre. Ton père assiégé de colère et d’une grande tristesse, tes amis pleuré à perdre la voix et, tes parents le regard au ciel se demandant le pourquoi c’est eux qui enterrent leur fils alors qu’ils avaient souhaités être inhumés par leurs enfants. « I have a dream » est un rêve qui m’a permis de reconsidérer nos valeurs culturelles, traditionnelles d’un œil nouveau, les comprendre et trier le meilleur des coutumes qui existe.

C’est le déclic dans ma vie de jeune intellectuel qui se croyant éclairé, avait jeté d’un revers de la main tous les repères traditionnels de son peuple.

Depuis ce déclic je suis rentré à la source. « I have a dream » est venir briser mes affirmations d’être un pédant toujours éclairé. Un Pete-sec dont aucun événement ne pourrait ébranler. « I have a dream » est venu bouleverser la posture d’être un homme rationnel dont je revendiquai le standard. La vie est faite de l’absurdité de certains événements que l’on subit dont le dénouement peut être heureux ou tragique. Les cérémonies expiratoires de la malédiction des Dieux de la concession issue des désaccords des deux coépouses de mes aïeux, m’ont appris à être un africain de race pure, à croire au monde obscur et invisible et non ténébreux mais clairvoyant de nos traditions.

Je ressors grandi de ma culture et désormais, je suis fier d’afficher à quiconque, ma singularité culturelle. D’aucuns dirons bientôt que ma vie n’a désormais de sens que lorsque je parle d’une Afrique peinte des idées arrières. Si elle porte son encrage depuis de milliers d’années elle n’est point archaïques, elle demeure vivante et reste le point de notre démarcation culturelle par rapport à d’autres civilisations. Cette Afrique continue à marquer, pas seulement le cœur de quelques nostalgiques, mais elle tient tout un peuple en éveil parce que étant le point focal d’une reconnaissance culturelle. Elle a certes certaines souillures, nous pourront élaguer les feuilles mortes sans toutefois nier notre appartenance. De plus en plus de cérémonies d’initiation sont simplifiées. Mais pas le sens d’une insulte à la mémoire collective d’un peuple deux fois millénaires. C’est dans le seul but d’apporter un peu de charme et de modernité, de vivre dans une plate forme commune pouvant susciter l’adhésion de tous les composants d’une société.

Ce qui est important c’est de noter que si certaines aspects inhérents à l’initiation des jeunes dans des cercles traditionnelles sont supprimés, ceci se fait en invoquant et en demandant aux aïeux par des supplications, des offrandes et bien plus. La permission de le faire abouti à un accord et à l’harmonie parfaite entre les dieux d’une concession et ses membres. Enfin d’enfreindre certains principes, il s’en suit souvent un pacte scellé par l’absorption commune d’une pate où d’une poudre recueillie à la fin des travaux relatifs au bannissement d’une coutume dans une famille. « I have a dream » m’a permis de me réapproprier nos traditions, de comprendre que chez nous les dieux sont souverains. Ils peuvent même abréger notre vie si vous n’êtes pas attentionné à leur égard.

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Commentaires

kaptueflorian
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I have a dream est le rêve qui, a précipité mon déclic et l'émergence du raisonnement ancestrale dans ma vie.