Leg que nous ont laissé nos ancêtres

23 septembre 2014

Leg que nous ont laissé nos ancêtres

Des enseignements que j’ai reçus de mon grand-père, le célèbre docteur traditionnel WABO TAYOUTUE, il y a un qui ne s’efforcera pas de ma mémoire qu’après ma disposition. Ah la vieille Afrique ! Celle qui était en communion avec la Dame nature. Si vous n’aviez jamais été un témoin privilégié de nos histoires vous ne pouvez pas y croire et pourtant, cette Afrique dont je vous conte des merveilles a véritablement existé. Laissez vous déduire par ce vécu irréel mais pourtant vrai. J’ai côtoyé l’intimité de mon grand-père et il m’a accordé quelques secrets. Si je n’avais pas été qu’un petit-fils, je m’autoproclamerai héritier et nul doute, personne ne le démentirait. Mon grand-père, médecin traditionnel, avait une spécialiste. Il traitait la rate et cette science il la devait des ses ancêtres eux aussi, légitimement docteur traditionnel. C’était une bénédiction du grand Allah. Sa décoction coutait un fagot de bois. Hors de ce tribut obligatoire, il n’était tenu que de recevoir que des legs et dons de ses patients ou de leur famille. Il faut noter que ces cadeaux n’avaient pas valeur de prix pour médicament. On devait le faire en tout désintéressement. C’était une loi fondamentale et sine qua nome pour espérer une guérison après usage des décoctions. Au cas échéant potion ne donnait pas des résultats escomptés. Il était clair qu’au-delà du fagot de bois exigible, mon grand-père ne devrait plus percevoir un quelconque iota comme frais. C’était la règle d’or. Et mon grand-père marchait ainsi sur le chemin balisé par ses aïeux et tenait à le faire à le faire savoir à tout fils qui serait flatté de suivre son chemin ou, qui serait appelé par les dieux de la famille à exercer comme docteur traditionnel. Il n’est pas facile d’être établi dans les fonctions de Khämsi. Suivons la courbe évolutive de mon grand-père pour mesurer le parcours. Mon grand-père fut très tôt appelé à faire valoir ses talents une fois revenus de la folie. De quelle folie ? À l’âge de 20 ans, mon grand-père fut traversé par Une crise paranoïa. Un après-midi, de retour des travaux champêtres, après le bain, il sorti des toilettes en tenue d’Adam et se fondit dans la nature, c’était le début d’une dure période. Pendant près de six mois il déambula dans les ruelles et sentiers du village tout nu en scandant des chants inaudibles et des propos insensés retiré en campagne, il fut difficile de savoir son menu… Sa famille lui était désormais étranger, il bouffait on ne sait quoi car pour un bon bout de temps, Consterné par cet étrange événement, les villages étaient horrifiés et s’abasourdis mais les sages du village reconnurent les signes de l’appel divin à exercer comme médecin traditionnel. Réconfortée enfin par cette pensée, la famille se rapprocha de sa cachette en brousse et ce fut la surprise un soir quand il laissa entendre de le conduire auprès d’un marabout afin qu’il puisse terminer le processus de son initiation. Deux ans après mon grand-père revinrent à sa terre natale nantie des pouvoirs extraordinaire de guérison et fut confirmer comme traitant. Il nous laisse entendre que cette période d’initiation était marquée par l’apprentissage des plantes médicinales, des chants de glorification de l’éternel et des secrets pour sonder et entrer en communication avec les divinités et toutes les forces invisibles. Son retour au bercail fut l’occasion propice aux malades en particulier les enfants à venir chercher guérison. Des cet instant il faut dire que nous étions exonérer d’une corvée comme désormais aller chercher du bois et aussi grâce aux différents dons et legs en vivres frais, nos repas devinrent trop souvent diversifiés Ceci était loin de taire mes envies, mes satisfactions, curieux, j’avais remarqué que dans le jardin parmi les plantes médicinales il y avait une que mon grand-mère ne s’était jamais servi bien qu’il fut à son pied dès la première heure du jour. C’était son arbre de vie laissèrent entendre quelques indiscrétions et je fus m’enquérir de la vérité auprès du concerné. Ma question souleva quelques éclats de rire de la part du grand-père mais il ne soufra pas un seul mot. Pendant plusieurs années, j’ai mené minutieusement une enquête visant à démystifier ce secret de cet arbre de vie. Des jours, je voyais mon grand-père rentré du pied de cet arbre tout joyeux, si gaie en sifflant un air de musique qu’il aimait bien. Jeune il appartenait à un groupe de danse Traditionnelle, il existait deux genres de danses folklorique aux quelles adhéraient les jeunes gens de sexe différent. Il s’agissait de ‘‘KOUDJEN’’ pour les filles ou elles viennent drapés dans un élégant Cabas se trémousser et ceci dans le but de séduire un jeune loup du ‘‘wouop’’ pour les jeunes hommes. D’une manière générale ces danses ont un dénominateur commun ou une fonction particulière leur exécution est l’opportunité propice pour les jeunes tourtereaux de dénicher l’âme sœur en la séduisant par l’esquisse de jolis pas de danse, l’élégance de la tenue, la prestance physique du corps. L’élégance de la tenue vestimentaire, l’écho ou le génie du timbre vocal. Mon grand-père, fétiche danseur, grand choriste avait plus d’un atout en une seule journée il avait séduit simultanément deux filles. Quel terrible dandy ! Ma grand-mère et l’une de ses coépouses étaient tombées de nues face au charme de cet élégant homme. Il organisa orgueilleusement les noces en une seule soirée sans aucune des deux ne s’attire des jalousies. Ceci ne fut qu’un détail parmi tant d’autres, vous comprenez bien fort maintenant le fait que mon grand-père joyeux esquisse quelques pas de danse et siffle un air de musique bien particulier. Mais, il y avait une autre raison, une autre explication du fait de son retour joyeux du pied de l’arbre, cet arbre étrange enfoui au milieu de son jardin. Je mis du temps à le comprendre, un jour, du retour de l’arbre, il revint le visage grave, blasé, froussé et triste. Mes gesticulations ne l’arrachèrent pas un sourire. Il paru presque absent de son être, il me jeta un regard froid et me dit : – il me reste le dernier souffle ; je n’ai plus à vivre qu’un an De quoi parlait-il ? Je fus fort surpris et perdu, contrarié et vexé de ne pas saisir la profondeur de ces paroles. Il le su et m’invita à sa cuisine. – alors fiston, il y a longtemps que tu cherches à démystifier un secret. Je m’en vais te le de défaire. Cet arbre dont tu vois là, au milieu de mon jardin est bel et bien, mon arbre de vie. Allons se l’y observer de très près. – Ah grand-père, il ne le reste plus qu’une seule feuille sur une branche presque morte m’empressai-je de dire au vieux – Oui fiston mon heure à sonné et je vais te dire ce pourquoi tous les matins je viens faire un tour au pied de cet arbre. J’y viens voir sa splendeur et de découvrir l’état de sa santé car, je suis intimement connecté à cet arbre et sa clarté, son rayonnement dépend ma vie. Les sciences occultes sont un peu au dessus de ton âge mais prend le ainsi. Si tu subis les rouages des rites d’initiation, plus tard tu en découvriras de toi-même les liens sacrés qui scellent les amitiés entre l’homme et la nature. Du jour ou cet ordre a commencé à perdre les feuilles du long de ses branches et à se dessécher, j’ai compris que ma courbe était déjà décroissante. Ainsi, chaque jour je venais lire à peu près le temps, le nombre de jours qui me reste à vivre et à partager les secrets de ce monde. Comme tu l’as si bien constaté, il ne lui reste qu’une branche et une feuille à faner. Cela veut dire qu’après la chute de cette branche, je m’éteindrai absolument aussitôt. A ces propos, j’eux les yeux larmoyant et mon grand-père de rebondir – Arrête, je ne suis pas encore mort. C’est vrai mais quelques mois après, on nous interdit de venir auprès du vieux, il était entré dans le coma. Seuls les gens digne de son rang avaient désormais droit à son intimité. Un matin, on nous annonça sa mort. Ah pauvre Afrique ! Une partie de toi s’en est allé. Dommage ! Mais j’ai gagné en enseignement. Mon grand-père fut sage de me conseiller de toujours marcher dans la lumière de son peuple ainsi, je vivrai longtemps. Ce fut un mérite pour lui de mourir après plus d’un siècle.

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