Je suis desormais le gardien de la case sacrée

10 janvier 2015

Je suis desormais le gardien de la case sacrée

Je suis le gardien du temple des anciens
A un ami venu me rendre visite lors des obsèques de mon père, je l’expliquai fièrement que désormais, je serais le gardien du temple des anciens. En le promenant dans cette case sacrée, je le laissais contempler les mottes de terre qu’il voyait ranger soigneusement de part et d’autre dans la maison bénie.
Je l’apprenais que sur ces mottes de terre gisent ou sont enfouis les crânes de mes aïeux et ce depuis le fondateur de notre concession familial jusqu’à nos jours. Je le fis savoir un pan de mon devoir traditionnel.
Actuellement que reposent les rênes de la famille sur mes épaules, j’ai le droit d’asperger d’eau, des jujubes, du sel et de l’huile sur les différents crânes qui, reposent ici.
Que pouvait comprendre cette acculturé du bien fondé de ces actes et du rituel que mon devoir m’impose désormais? Je crois qu’il fut néanmoins séduit par le dynamisme que je dégageais en l’expliquant mes taches même s’il me dit : ‘’Et pour tout bien, qu’est ce qu’on a trouvé à te léguer? Et sur un ton sarcastique il répondit, des tas d’os. Jamais je n’aurai accepté d’être dans ce bagne.’’ Pouvait-il savoir que tous le bien être de ma famille découlait du bon traitement que mon défunt père accordait à ces os? Pouvait-il savoir que c’est au pied de ces tas d’os que chaque enfant de la famille venait demander la bénédiction et la protection des aïeux pour réussir dans la vie tout en gardant l’intégrité physique, morale, spirituelle et psychologique ?
Pour ces raisons, je me devais de ne pas faillir à la tâche que mon défunt père m’avait confiée. C’est vrai qu’un tout petit peu, je suis devenir l’esclave de la famille car désormais, j’avais pour devoir d’accompagner à tout moment un membre de la famille pour l’inter céder auprès des aïeux si nécessité s’avérait.
Désormais je suis l’intermédiaire légitime et indispensable des vivants auprès des aïeux que je supplie d’intercéder pour tous dans le monde des invisibles dont pour l’instant, ils sont seuls à partager les secrets avec les dieux. Dans dix ans ou dans une vingtaine d’années, je les rejoindrai dans le firmament et mon crâne sera enfoui par d’autres auprès d’eux.
Pour l’instant je compte le temps qui reste pour que le crâne de mon défunt père soit démembré de son corps et que je fasse des rites pour le déposer auprès des siens
ça fera bientôt dix ans non, quinze ans pour ne pas donner l’impression de précipiter les choses.
D’ailleurs, s’il se faisait déjà temps face à mon retard ou à mon entêtement à ne pas vite vouloir mettre les choses en ordre, la nature aurait déjà précipité sur ma personne un malheur. Ce signal m’aurait fait presser le mécanisme.
Pour l’heure, de concert avec la famille, nous menons la barque en bon train. Que Dieu nous garde des acculturés qui semblent jeter l’opprobre sur nos us et coutumes.
Ils célèbrent l’homosexualité mais trouvent risible le fait que nous croyons à nos divinités ancestrales.
Ils acceptent la pornographie et excusent que les femmes se baladent dans des tenues indécentes au nom de la démocratie.
Ils prêtent allégeance aux multiples personnages étrangers qui pullulent les récits bibliques et trouvent que l’âme nègre est incompatible aux béatitudes de Dieu si elle ne se convertie pas. Quelle perversion

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