Je reviens d’Afrique

7 mai 2015

Je reviens d’Afrique

L’Afrique n’a cessé de m’émerveiller de ses mystères et surtout de la profondeur de ses prouesses magiques. Allons y dans cette Afrique profonde et vous découvrirez ce qu’il y a d’extraordinaire, de merveilleux et de captivant chez ces peuples primitifs que, l’ère de la modernité veut éteindre en étouffant définitivement les vestiges d’une tradition pourtant prescrite sur du roc. L’on la croyait immortelle mais les trouvailles technologiques qui séduisent la jeune génération sont de véritables bombes à grande nuisance pour ces rocs, refuges de l’art oral Africain et des transmissions secrètes du B + A = BA de nos us et coutumes. Comme j’aime à le dire, j’appartiens au présent mais je vis au passé et vous saviez le pourquoi ? Eh bien, parce que j’ai été à l’avant poste de certains de ces pratiques.
Mon grand père, le célèbre wabo tayoutue avait un ami particulier, différent des autres car il était garant d’un savoir faire traditionnel .Sa famille appartenait à la Caste des marabouts, je voudrai dire prophète car le mot marabout est un peu péjoratif .Ces sondeurs d’avenir balisent plus ou moins le chemin d’un futur paradis pour nous autres qui croyons fermement à la science que le divin a bien voulu confier à nos aïeux . Chacun de ces prophètes y va de ses singularités ou de sa spécialité et le compagnon de mon grand père était spécialisé pour chasser la malchance .De toutes les contrée, les hommes venaient à lui pour se faire délivrer du joug de la malchance.
Il n’est de secret pour personne qu’en Afrique, même les théologiens qui nous disent que cette pratique appartient à Lucifer et qu’elle est liée à l’ ancien testament supplantée par la nouvelle alliance dont le christ est le garant , la source de toute béatitude si seulement si en lui et par lui on vient se racheter et expier nos péchés , sont partis prenante de ces archaïsmes aujourd’hui . Heureusement que pour se faire bonne conscience les théologiens ont inventé le mot « inculturation » ceci prend corps avec les églises africaines et autres partout ailleurs dans le monde.
Il n’y a pas longtemps, j’ai surpris beaucoup d’hommes de Dieu à l’ouest Cameroun venus -tous faire des sacrifices , remplir des formalités traditionnelles , prendre définitivement l’onction des ancêtres avant de se vêtir de la soutane de prêtre . D’aucuns sont membres de nos cercles d’initiation, je citerai le père Eric Derosny ce contemporain prêtre jésuite de son état , fut initié à toutes les cultures du Cameroun, duala et sud en particulier vous pouvez nous repérer à ses ouvrages dont je mentionne une « Les yeux de ma chèvre » d’ailleurs l’un des fils de l’ami de mon grand –père set devenu prêtre spiritain et , il ne reniât pas sa culture d’homme de l’ouest .A l’instar de son géniteur , il est pratiquant de la médecine traditionnelle et l’archevêque Samuel kleda ne tarirait pas d’éloges à cette médecine donc il est adepte adoubé traitant traditionnel. le vieil Ami de mon grand père pour nous soulager , nous conduisait à un lieu tenu secret , aux extrémités de sa concession .une calebasse était stationnée à l’une des bordures de son territoire , elle était dissimulée par une touffe d’herbes toutes des plantes médicinales ,a l’intérieur de cette calebasse , vous pouviez apercevoir quatre cauris , deux pièces de monnaie et quelques gouttes ne pouvant même étancher la soif d’un coq.
Je mettais toujours posé cette question comment se prenait-il pour tous ces hommes qui venaient se soulager auprès de lui avec quelques gouttes d’eau ? De source sûr cette calebasse n’avait jamais tarie bien qu’il n’y ajoutait point d’eau de toute la journée.
Une seule journée, il pouvait recevoir quinze à vingt personnes seul les animaux et d’autres ingrédients pouvant concocter le menu nécessaire pour le travail à exécuter pour solder la malchance étaient recueillir et dirigés vers la calebasse , jamais de l’eau , comment se prenait-il alors ? Longtemps tourmenté par cette question, je décidai de me renseigner auprès de mon grand-père.
Bonjour grand-père
Alors fils ton, qu’est-ce qui te passe par la tête ?
Tu m’as l’air inquiet.
C’est vrai grand-père, pourquoi ton ami n’augmente jamais l’eau dans la calebasse ?
Qu’est ce que tu veux savoir ?tu es trop curieux
Il y a des choses que tu ne peux pas comprendre
Ah ! Grand-père, je ne suis plus un bébé.
C’est vrai, je t’emmène souvent chez mon ami pour que tu voir et comprend comment tourne notre monde .Tu n’es pas si idiot que ça, mais il y a des choses que je ne peux pas te dire pour l’instant.
Et si j’insiste
Alors fiston puis que tu insiste, je vais un peu d’éclairer certaines lanternes.Tu vois, cet ami est différent de toi, il a des yeux que tu n’as pas.
ça c’est une bêtise grand père quels yeux
Tu vois ce dont je disais, tu es trop jeune pour comprendre ces choses là. D’après toi, il n’ y’a pas d’eau dans sa calebasse alors, détrompe –toi, il coule un fleuve. Avec tes yeux de naïfs, tu ne peux pas y voir. cette calebasse n’est pas pareille à celle que ta grande –mère puise de l’eau avec .c’est une calebasse réservée a une certaine caste, aux hommes initiés qui ont reçu l’onction divine à exercer comme marabout. Elle est magique et la s’y trouve des pouvoirs mystiques.
Au cas où elle est volée ?
Jamais, même un fou ne peut la volée, tous savent qu’elle leur apportera malheur .Seul son successeur à sa mort pourrait s’en servir, à condition qu’il remplisse certaines conditions.
Et pourquoi, elle ne pourrie jamais?
Crois que des véritables œuvres de Dieu se détériorent malgré les intempéries de dame nature? sur ce s’était fermée cette page .Et si je vous parlai d’autre chose?
LE KOUN’GANG, LA DANSE MAGIQUE
Eh bien, vous savez pourquoi elle est magique ? Il faut appartenir au cercle des initiés pour s’imprégner de ce secret d’une manière profonde .Ne l’étant pas, nous ne nous tiendrons qu’au décor extérieur.
Le koun’gang est une des danse secrète des chefferies à l’ouest du Cameroun, elle se danse solennellement lors des grandes manifestations à l’instar des grands deuils. Seuls les initiés ont accès à cette danse très sélecte
je me suis familiarisé avec cette danse lors des funérailles de mon grand-père, le célèbre wabo tayoutué .Beaucoup de groupes de danses y étaient conviées comme le tso mais ce qui a attiré mon attention fut le commentaire que d’aucuns faisaient sur l’exécution de la danse du koun’gang j’étais loin d’imaginer la fascination qu’elle devait avoir sur une personne .L’Afrique n’a pas cessé de m’étonner , de me séduire et je vous invite à vous familiariser avec les charmes des entrailles de cette Afrique fascinante ,vous ne serez pas déçu .La dernière fois que j’ai entendu parler de l’exécution de cette danse, j’ai couru et j’ai pris les premières loges pour ne rater aucune scène ni acte.
Pendant que les acteurs s’émoussaient, levaient des voix à tue-tête j’attendais un moment précis .L’instant ou s’opère la magie de cette danse. le moment ou les élites montrent leur puissance et relèvent au grand public leur caractère mystique .A ce moment les lignes se resserrent car personne ne veut rater cette opportunité de découverte .Un pied de bananier plantain est enfoui au sol en l’espace de quelques minutes, le bananier plantain grandi, atteint sa maturité , produit un gros régime de plantain qui sur le champ est coupé du trône épluché , cuit dans une marmite , préparé et mangé par les membres de ce cercle fermé ,réservé aux initiés. Cet événement est fascinant , excitant, drôle et il marque définitivement l’esprit de ceux qui assistent à l’exécution de cette danse .A la suite de ce cérémonial ,vous avez parfois droit à une cerise sur le gâteau .Un coq est tué ,cuit dans une marmite d’une manière extraordinaire car durant la cuisson ce sont les doigts de la main non protégés invisiblement des foudres du feu qui remuent les morceaux du coq dans la marmite, une marmite bouillante.
Chers amis de l’Afrique si vous n’avez pas encore fait cette découverte, le jour ou vous entendriez que la danse du koun’gang sera exécutée quelque part, courez –s’y, vous ne seriez pas déçu.

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