les traits caractéristiques camerounais qu’ils ont perdu

23 mai 2015

les traits caractéristiques camerounais qu’ils ont perdu

Les jetons de gratification
La jeune génération est loin de la générosité des fêtes de noël. La splendeur et la solennité de cette fête ont disparu et les aromates ont désormais peu de saveur.
Il est loin derrière moi l’époque de mon enfance. Mais je resté indéfinitivement marqué par la singularité du charme des hommes de cette époque là.
Les eaux de notre chère bonne fontaine « le Cameroun » coulait à flot et à profusion, toujours accueillante avec son lot de poissons et parfois d’Émeraudes. Elle était saine et nous pouvions la consommer sans crainte d’épidémies et de la diarrhée. Qu’est ce qu’elle est lointaine cette époque, elle a disparu et il ne nous reste que des stigmates. Si vous saviez comment impatiemment nous attendions le soleil de Décembre, le décor de noël ?
De cette période nous enfants de cul-de-jatte si vous saviez la comédie avec laquelle nous gagnions l’argent de fête alors vous comprendriez la fièvre de l’attente du mois de Décembre.
Le soleil de Décembre se succède chaque année mais, il y a longtemps que le soleil de paradis à cédé la place à la sécheresse du désert et les sapins d’aujourd’hui ne ressemblent en rien ces arbustes de charme que nous avions connu auparavant. Il est dommage pour les enfants d’aujourd’hui que les eaux ont tari du fleuve ‘‘Cameroun’’. Les jetons de gratification ont disparu, il y a deux jours je suivais amuser les prestations d’un groupe de jeunes aveugles devant un bar-dancing. Après plusieurs orchestrations le plat déposé à l’entrée du club devant servir à accueillir l’aumône des spectateurs n’avait pas résonné une seule fois et du coup, j’ai eu une pincé au cœur. A l’instant je me suis replongé dans mes souvenirs d’enfance. A cet âge, nous griffonnions les images du christ accompagné de quelques mots épars copiés ça et là et nous nous baladions la nuit du 24 Décembre de vente emporter, des bar-dancing, des snack-bars présenter ces dessins aux ‘‘fêtards’’ en les souhaitant joyeux noël. Nous ressortions de ces salles de joie avec toujours le sourire aux lèvres et les décomptes plus tard nous surprenaient et étonnaient également nos parents car la quantité d’argent que nous recevions pour si peu d’intuition était énorme. Les lendemains alors les parents allaient faire notre part de marché de noël, nous gratifiaient des sucreries et encourageaient notre heureuse intuition pour Décembre prochain.
Quarante ans après, je regarde amusé les ramassis de cette enfance et je me dis ça a valu la peine à cette époque d’être sans le savoir un apprenti-comédien. Nous y avions trouvé notre compte. Est-ce que les enfants d’aujourd’hui peuvent s’essayer à ce jeu et trouver une piécette de C FA ? Si les Camerounais n’ont pas de compassion pour ces aveugles artistes auto-invités dans les gargotes, les bars et les snacks-bar-dancing comme nous l’étions, s’ils retournent sans un seul sou, combien de fois par des ‘‘hommes normaux’’.
– Les marabouts ne font plus des cadeaux d’argent à la rue.
Cette nouvelle donne vient donner une sanglante Griffe à la mémoire collective qui se nourrit parfois de l’imaginaire de certains cercles influents de la société. Ces hommes imposent parfois leur fantasme au peuple. Le peuple affligé par des événements malheureux et sinistres voudrait coûte que coûte se débarrasser au plus vite des vents calamiteux qui secouent son existence est pris dans les tenailles de certains apprentis sorciers maîtres des sortilèges, vendeurs d’illusions qui, imposent certains rituels, traditions ou coutumes. Jeter de l’argent dans les carrefours était un rituel prisé des marabouts. Malheureusement de plus en plus dans les carrefours les hommes ont commencé à braver les interdits en ramassant cet argent qui, donnait une peur glaciale, des frayeurs noires auparavant en laissant sur place les fétiches. Du coup, les marabouts crise économique aidant et avares ont changé de tactique il se peut qu’ils encaissent sous autre forme cet argent longtemps abandonné dans les carrefours par des tiers sous prétexte que c’est pour chasser les démons, la malchance ou je ne sais quoi. Toute compte fait, il se disait que celui qui s’appropriait à la suite cet argent, s’attirera les démons et la malchance, dommage que cette manne disparait peu à peu, au moment ou manger et en mourir tel est désormais la position prise par d’aucuns
– Les soulards ne jettent plus l’argent
L’alcool coule à flot au pays et les camerounais boiraient des tonnes de bières plus que les chameaux en consomment de l’eau. les débits de boissons sont toujours saturés et le commerce des boissons alcoolisées prospère on en compte par centaines ceux qui boivent en a perdre raison, dorment dans des caniveaux, à même le sol dans les corridors des bars, sur des tablettes et même souvent s’égarent sur les trottoirs mais ils ont désormais un dénominateur commun, ils ne perdent plus une seule piécette de C FA. Au grand dam des enfants apprenti éboueurs et de quelques adultes aux intentions inavouées qui tôt le matin allaient à leur rencontre dans les lieux chauds où ils s’oubliaient, faire la chasse au trésor.
Ces chasseurs rentrent de plus en plus la mine triste car la besace est vite. Les soulards sont de plus en plus vigilants et ne trainent plus avec eux assez d’argent. Il y a une vingtaine d’années, de passage tôt le matin à l’un de ces points chauds un Dimanche matin. J’allais faire mes petites foulées matinales, j’ai ramassé trente mille francs.
J’étais aux anges, la courbe de la journée a changé. Ma journée allait au pas de course d’un fonctionnaire. Ah ! Je parlais de trois traits caractéristiques des camerounais qu’ils ont perdu. Excusez que j’ajoute un quatrième et non le moindre.
– Il n’y a plus de femmes de fonctionnaire.
Ceci ne date pas des querelles pour l’émancipation de la gent féminine. Bien plus ce trait souligne le caractère de ces dames qui dans les années 1980 se souciaient peu d’avoir son commerce, un travail ou de générer ses propres revenus. Elle se contentait des centimes qui leur donnait leur mari de fonctionnaire et se trouvait par cette attitude, à se ronger les pouces chaque jour a regarder les autres femmes ‘‘bayam sellam’’. Se débrouiller dans la poussière, la boue, courir après les clients comme celles ayant fait un mariage raté. A cette époque, avoir un mari fonctionnaire était atteindre les cimes de la république, une pluie de multiple grâce divines, bref l’apogée pour plus d’une femme, un rêve secret que partageaient presque toutes les femmes. Il y a 30 ans voir 40 ans. Être femme de fonctionnaire était lourde de signification, de considération et beaucoup de fierté cela donnait droit à certains égards. Dire je suis femme de fonctionnaire soulignait la classe sociale haute de gamme à laquelle avec dédain on appartenait. La poubelle de ces dames pouvait nourrir les moins nantis, elles étaient reconnues pour la souplesse de leur porte monnaie au marché. Aujourd’hui être femme de fonctionnaire signifie avoir sur étale ou un petit commerce devant son édifice même si, c’est une architecture insolente. On dit aujourd’hui, femme de fonctionnaire et plus quoi ! Elles sont devenues aussi des rapaces et des vautours que leur mari dans la fonction publique. Elles s’approprient tous les secteurs névralgiques de l’économie et tentent de mobiliser les plus petits à leur actif.

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