ouest-Cameroun, les châteaux pour des cadavres;les milliards dérangent les Bamilekés

23 juillet 2015

ouest-Cameroun, les châteaux pour des cadavres;les milliards dérangent les Bamilekés

Baham; quartier Dembo sur 800 habitations recensées seules 200 sont régulièrement occupées. Telles sont les déclarations de Monsieur Sados Christophe, géographe expert en criminalité en fonction à IPD-AC.
ce constat n’est pas une singularité à l’ouest-Cameroun, vous trouverez des maisons construites à coût de milliards ou les habitant y vivent l’instant d’un funérailles, d’un deuil ou d’une manifestation festive le weekend.
En lisant le rapport de ce professeur d’université, j’ai loué l’initiative des Bamilekés à construire des châteaux ou des maisons d’une richesse insolente mais j’ai également déploré le fait qu’ils n’y habitent vraiment pas.
En considérant ces belles battisses dans mon village et ses environs; j’ai mis en exergue une évidence qui, parait-être le dénominateur commun à toutes ces villas, châteaux, étages, bref toute cette architecture de rêve qui meublent l’ouest-Cameroun.
Il parait qu’on construit à l’ouest du pays pour préparer son cimetière ou sa dernière demeure. A la véranda de ces beaux édifices on y trouve malheureusement une tombe, celle du véritable propriétaire du domaine. Ce sont donc en toute conclusion des châteaux pour cadavres car en réalité ce sont ces cadavres qui habitent le clair du temps ces somptueuses demeures.
La construction à l’ouest-Cameroun pour nous ressortissants de cette région s’apparente de plus en plus comme de la folie si ce n’est une manière de démontrer l’orgueil de nos insolentes richesses.
N’y-a-t-il pas mieux à investir comme dans la création des emplois ou des richesses que de construire ces maisons ou véritablement personne n’y habite? Une seule maison familiale ne suffirait-il pas ?pourquoi l’ouest-Cameroun se vide de ses jeunes ? Pourquoi l’exode rural est-elle accrue à l’ouest ?
S’il est vrai que depuis la nuit des temps le bamiléké à cette propension à aller au-delà de ses frontières naturelles d’où le petit mot dédaigneux d’autres tribus les qualifiant d’envahisseurs car de l’est à l’ouest, du sud au nord , ils occupent les espaces du Cameroun, il conviendrait de signaler que cette propension note le caractère du dynamisme socio-économique de ce peuple de montagne. Ils occupent des espaces ailleurs, conquiert des richesses et retournent à l’ouest célébrer leur différent gain.
Aller ailleurs faire fortune est une motivation propre au bamiléké et ce caractère a gagné la sympathie de l’ancien président ivoirien Houphet Boigny qui disait « donnez-moi les bamilékés, je ferai de la côte d’ivoire une grande puissance » et l’artiste musicien Meiway son compatriote de célébrer les bamilékés dans une de ses chansons populaires.
Il faut reconnaitre que la nature n’a pas trop gâté la région de l’ouest-Cameroun en ouverture sur la mer et du coup l’espace du business est réduit. Certains hommes d’affaires approchés dans le cadre de cette chronique à la question à savoir pourquoi ils ne font pas de gros investissements outre des grosses maisons, doigtent la difficulté à faire venir les matières premières pour les usines et l’éventuelle difficulté de l’évacuation des produits finis ou semi-finis, le coût de transport est énorme et du coup l’ouest se résigne au petit commerce à l’élevage élémentaire ainsi qu’à une agriculture de subsistance comme le boulot quotidien des jeunes et ceux-ci préfèrent l’émigration.
Or évidemment, il y a une opportunité d’investissement, certaines régions sont nanties en carrière de sables et d’aucunes sont pierreuses mélangés à de la latérite feraient de bon instruments de construction. Pourquoi les hommes d’affaires ne regardent-ils pas de ce côté là ? Pourquoi ne pas suffisamment sortir l’agriculture de l’ombre en l’industrialisant ? Nous avons vu comment la plaine du Noun mise en valeur joue fortement dans les enjeux économiques de la région.
S’il est certes vrai que construire des grosses maisons reste une fierté pour l’homme de l’ouest et que cet acte modernise les constructions et donne l’air d’un bout de paradis, il faut penser autrement et faire de la région un levier économique.
Les moyens ne manquent pas, les volontés tardent et les dinosaures des finances à l’ouest-Cameroun peuvent s’unir en trust et faire des merveilles pour ces jeunes désœuvrés dans l’arrière pays.
Les milliards pour des cadavres serviront à d’autres fins plus nobles

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