le temps des colombes

12 août 2015

le temps des colombes

Hommages respectueux à
Pius djawé , samuel élémé,pére eric deroxny
Aux notables bamoudjo, qui se reconnaitraient dans l’ensemble de mes oeuvres.

AVANT

Parce qu’il faut assumer sa personnalité et le poids des contrariétés de ses réflexions.
Qu’on le veuille ou pas, nous sommes Africains et il y a chez-nous autre ; certains rites que nous ne pourrions nous le séparer ou cautionner sans couler assez d’encre, de salive et pourquoi pas du sang.
Je m’excuse ainsi d’avoir désacraliser certaines valeurs traditionnelles. J’ai voulu faire la caricature de notre société en mettant en exergue certaines de ses valeurs.
En réalité ce livre est une caricature d’une société métaphysique et c’est bien plus une caricature assez simplifiée car, ce n’est pas des mains d’un expert qu’il est écrit. Je saisis ainsi l’occasion pour dire merci aux différentes divinités de mon peuple. L’inspiration dont je tiens, je ne sais pas trop d’où cela me vient. Pourquoi pas d’eux, et pourquoi pas de ma nature, de scorpion. Ne dit-on pas souvent que les scorpions sont trop attirés par des choses obscures et métaphysiques ? Ah ! Le père Eric DE ROXNY. Que sait-il des « WABO » ? Je pense trop de choses. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de le tenir au parfum de mes écrits une fois que l’envie de réécrire ce livre saboté deux ans plutôt naquit.
Je rends ici grâce à la sœur Marie ROUMY qui n’a cessé lors de ma dépression psychologique à m’encourager. C’est grâce à cette femme que je pris contact avec le père DE-ROXNY en 1998 lors d’un séminaire au Centre Spirituel de rencontre à Bonamoussadi Douala-Cameroun. Lors du séminaire, entre deux pauses, il tint un langage sur les profondeurs de la civilisation Bantou et Bamiléké en particulier et du coup, je fus épris d’une grande sympathie pour cet homme.
Le père DEROXNY, en effet ne représentait plus dès cet instant un Européen à mes yeux, il était un Africain naturalisé et pour marquer ma satisfaction de voir un Européen maitriser ma culture, je décidai qu’un jour, il fallait qu’il puisse signer une page dans mon brouillon. J’avais besoin de son assurance pour savoir que ce dont je faisais avait un sens. Ses reproches et son indignation défilent encore dans ma piètre mémoire. Si vous pouvez savoir quelle tête il a fait lorsqu’il lu mon article intitulé « L’Eglise Catholique doit demander pardon aux Africains » » paru dans l’écho du mois ; un journal régional de l’Ouest-Cameroun.
En réalité, je l’avais traité sans nuances et avec trop de légèreté mais pour que cela ait un impact sérieux, il fallait que je reste dans la logique de WABO TAYOUTUE.
Qu’est-ce qu’un WABO ? Un WABO c’est un titre honorifique qui se donne moyennant un lourd tribut dans les chefferies Bamiléké et ce tribut va jusqu’au sacrifice humain. Seul le chef est capable d’octroyer ce titre à un particulier. Ce titre donne droit à l’entrée dans certaine société sécrété.
WABO TAYOUTUE jusqu’à sa mort était à la fois animiste et catholique. En d’autres termes, malgré son baptême, il avait continué à verser du sang en restant Catholique. Pourquoi le faisait-il ? Le message des prêtres n’avait eu aucun écho favorable à ses oreilles ? Reprochait-il les forfaits de certains prêtres catholiques ?
Sur mon papier, j’avais été trop léger et trop radical et la réaction du père DEROXNY et celle d’autres personnalités catholiques furent promptes. Le père DEROXNY me fit ce soir du 12 Avril 1999 un cours d’histoire sur le rôle réel et positif de l’Eglise Catholique en Afrique. Il sermonna mes prises de position générale en s’appuyant sur le fait que l’église catholique n’était pas restée sourde et aveugle à l’égard des cultures nègres. N’enseignait-on pas les langues vernaculaires au Collège Libermann de Douala depuis des décennies ? M’interrogea-t-il ? Et comble de surprise, le même soir je trouvai dans son bureau un couple de jeunes Douala venu se renseigner sur les procédés à suivre pour retrouver le corps d’un enfant disparu dans l’eau.
Un Européen catholique conseillant des Africains sur leur culture. Quelle surprise !!! Contrairement aux témoins de Jéhovah, et d’autres religions, les catholiques s’ouvraient déjà trop.
Face à de telles révélations, mon brouillon peut s’avérer être dépassé et inutile. Mais, il faut reconnaître que les WABO continuent à tuer et à aller à l’Eglise.
Le père DEROXNY avait peut-être raison. Mon article avait touché son Amour propre de prêtre et Homme de Foi et sa manière à rejeter le journal aurait faire croire que j’organisais une révolte au sein de l’Eglise.
En réfléchissant, j’admis qu’en dehors de l’écart de comportement de certains religieux peu vertueux, l’église comme Institution n’avait pas droit à une critique. Ce sont les hommes qui ont transformé l’éthique et la vertu de l’église et ce sont les WABO Qui doivent demander pardon à l’église institution pour se faire pardonner leur hypocrisie.
Cependant il faut reconnaître que l’église catholique reste un corps étranger à l’Afrique des animistes. Et la tâche qui nous incombe est de réaliser l’osmose. Pour qu’elle s’insère dans le sang qui coule dans nos veines, il faut continuer à pratiquer l’opération qui consiste à ingurgiter dans nos consciences l’harmonie des civilisations.
Saper nos valeurs culturelles et traditionnelles sans ménagements comme le font certaines religions renforcerait toujours le sentiment d’être étranger.
Refuser la contemplation du crâne ; son adoption chez un Bamiléké traditionnaliste l’amènerait à vous poser la question à savoir entre la statue de la vierge et son crâne lequel d’entre les deux est plus Idole que l’autre ?
Il y a peut-être certes de passages bibliques qui vous amèneraient à le convaincre superficiellement. Mais telle une tâche indélébile, il ne se défera jamais de son joug culturel et du sang qui coule dans ses veines.
Nous faisons une croisière dans un même bateau et cette croisade doit nous être bénéfique. Pour le caste de WABO dont mon grand-père en est le prototype, le message n’était peut-être pas bien passé. Pourquoi avait-il toujours versé du sang bien que appartenant déjà au catholicisme.
Je ne fais pas son procès et je ne voudrais pas faire le procès ni l’apologie d’aucune religion.
J’expose personnellement sur ces papiers mes névroses et mon livre n’est pas une Bible, c’est un ensemble de réflexions personnelles dont j’assume la responsabilité et le poids des critiques de la mise en scène.
Mon grand-père WABO TAYOUTUE avait tué. Il était tantôt animiste et tantôt chrétien. Son cas n’est pas isolé dans la société de l’Ouest Cameroun et d’ailleurs je connus l’un d’eux qui s’ouvrit un soir en disait que depuis la nuit des temps, il y a dans cette religion catholique une combine, pourquoi il n’y a-t-il pas de Saint NGOGUE ? Il y a donc lieu d’affirmer que cet embrouillamini avait plongé TAYOUTUE et une bonne partie du patriarche Africain (Bamiléké) dans le pari pascalien.
En restant fidèle à l’église catholique, il s’était dit : »si c’est la bonne, je gagne tout. Mais si c’est le contraire, je ne perds rien » puisqu’il avait gardé foi aux rites ancestrales et en ne reniant pas les ancêtres il s’était également dit : « si c’est chez nos ancêtres qu’est la bonne manière, je gagne tout. » Mais au cas échéant je ne perds rien et si en définitive cette bonne manière se situe entre les deux, je suis encore là dedans et bien plus encore j’aurai dans mes embrouilles trouvé le vrai chemin. Enfin de compte ne se retrouvant plus dans ses embrouilles n’en pouvant plus continuer la réflexion, TAYOUTUE conclua qu’aucune religion dite révélée ne s’aurait s’enorgueillir du fait que sa manière à adorer le père céleste est la meilleure.
Cependant, toute la contrariété nait autour des forfaits meurtriers des WABO. Au nom de quelles divinités tuaient-ils ? Peut-on sauver son âme en détruisant la vie des autres ?
Le mythe du bien est inné en nous. Il reviendrait désormais à chaque individu d’assumer sa personnalité en se conformant au sens inné du bien et du mal.
S’il est vrai que chacun nait avec sa religion, c’est dire que chacun de nous nait avec Dieu dans son Esprit et c’est naturel de le savoir. Qui d’entre-nous oserez se trancher une main ? Pourquoi ce dont nous nous refusons, devrons-nous le faire à autrui. Ce n’est pas l’appartenance religieuse qui est important. Que nous soyons catholique, bouddhiste, protestant, animiste, etc. Peu importe. Ce qui est important c’est de savoir si l’acte que nous posons est conforme au bien. L’éternel n’a aucune appartenance religieuse.
En réalité la question de Dieu se résume à soi.
D’après les nouvelles données de la société actuelle, peut-être il faudrait être un humain, trop humain comme le fils de l’Homme pour avoir la réelle prétention d’appartenir au royaume de Dieu, les facilités du gain nous tente et nous engageons n’importe quel chemin pour le luxe.
C’est pourquoi circonscrire ce livre initialement écrit à l’intention des WABO à leur seul cadre, serait une grosse défaillance. S’il faut défaire la sorcellerie des chefferies traditionnelles Africains il faudrait également soustraire des sectes et bien d’autres mouvements, cette mauvaise sorcellerie.
En définitive, nous sommes tous à la recherche d’un état d’esprit spirituel pour la conquête de Dieu. Mais, est-ce-que le sacrifice humain dont peu-importe sa forme conduit véritablement au Seigneur ? Même si ces sacrifices peuvent nous garantir un séjour heureux sur terre, sommes-nous si heureux lorsqu’on est conscient d’avoir une tache indélébile sur la conscience ?
C’est bien le pourquoi dans le contexte Bamiléké, nous implorons le pardon des morts au travers de leur crâne car si nous ne sommes pas directement responsable des torts qu’ils nous reprochent, nos géniteurs en sont fautifs.
Cependant, ont-ils vraiment le pouvoir de nous pardonner ?
WABO TAYOUTUE s’était véritablement exécuté à la contemplation des crânes de ses aïeux ; il s’était exécuté à tous les rites.
Mais s’était-il fait pardonner ? Là demeure le mystère. Nous, pauvres humains que savons-nous réellement des choses invisibles des divinités et Dieu.
Devons-nous réaliser l’osmose des religieux un jour ?
Dieu nous laisse dans nos embrouilles.
Ne l’avons nous pas bien mérité ?

PREMIERE PARTIE

SCENE 1
(La population tombe sur une lettre fortuitement)

En foi d’une tradition fort millénaire
Je réédite l’exploit de réaliser la mission
Jadis conférée à nous, noble d’Afrique.
Au nom des dieux dont je suis issu
Qui nous protègent et nous préservent
De la gangrène du fatalisme de la modernité
Je ne peux nous déshonorer d’un parjure
Incommensurable qui ne sera que souillure à notre mémoire.
Dans les livres des saints comme vous me l’avez appris,
Le Dieu de l’Amour dit ceci :
« Eh bien, ouvrez bien les oreilles ! »
Dans le convoi éternel,
Dans cet appareil qui respire la vie
Il y a vos âmes
Mais quant à vous deux
Dans le bateau de la vie
Il y a place que pour toi et moi
C’est comme si les autres n’avaient jamais existés.
Sachiez une chose
Si demain ce train déraille
Si cet appareil plein de flamme de vie déraille
Eh bien ! il y aura que toi et moi dans la mort.
C’est ça le convoi éternel.
Nul ne part sous l’autre
C’est comme si l’absence de l’un
Engageait la mort de l’autre.
Même dans la solitude, nul n’est seul
Je suis avec toi
Dans mes rêves
Dans mes pensées
Et même sur moi, je porte tes initiales
Si je meurs, je pars avec toi
Tiens-toi tranquille
De ma tombe je t’inviterai
Je te donnerai la plus belle place
Comme le jour de notre hyménée,
Je t’ai offert la plus belle rose
C’est ça le convoi éternel.

ENTRE ACTE :

Population : Ah ! Que diable fut WABO TAYOUTUE
Qu’est-ce qu’il a été philosophe pour ses femmes.
TAMUEDJOUN, TAMUEDJOUN, ton père fut cruel
Cet acte symbolise le pacte éternel des mariages
Qu’a contracté ce dernier avec ses épouses
WABO TAYOUTUE à travers des paroles
S’était adressé à elles.
Pouvons-nous s’apitoyer sur leur triste sort ?
Seul le diable pourrait témoigner du contraire
Qu’il ne s’était jamais confié.
Aujourd’hui, nous comprenons le Déluge
Qui s’est abattu sur ces dernières après son décès
A l’intervalle d’un an, toutes sont mortes
Ah ! WABO TAYOUTUE
Quelle méchanceté
Avec ton convoi Eternel,
Tu as tout raflé.

SCENE 2
Après cinq ans.

SCENE 1 : Les devins et TAMUEDJOUN

Les devins : Ô fiston.
Que les pouvoirs de nos braves guerriers
Et protecteurs de nos us et coutumes
Figés en de multiples fromagers et baobabs
Guident tes pas.
Réveilles-toi de ton sommeil
Prend cette lance, ce chasse mouche et ce coupe-coupe
Tu es l’héritier de WABO TAYOUTUE
Ecoute fiston,
Regarde là haut dans les cieux
C’est le Dieu de nos ancêtres qui te parle
Ecoute fiston, ce roucoulement de pigeons
C’est la voix des ténèbres
Celle des dieux vivants
Même s’ils ne sont visibles en tes yeux
Ils t’invitent de leur tombe à assume la régence
Ecoute fiston,
Ne pleurs pas
C’est la loi du déterminisme de la prédestinée
Tiens, voici le bracelet rouge
L’insigne des grands chefs et des Dieux

Que la paix de nos ancêtres te porte bénédiction
Surtout, ne te détourne pas du peuple
Ne te détourne pas du droit chemin
Et pour que tu ne succombe pas à la tentation
Ce pigeon te servira de guide spirituel
Tu es un être totémique
C’est la marque de nos grands rois d’Afrique
Tu régneras ainsi sur ton peuple sans crainte.
Tu es puissant
TAMUEDJOUN (sortant du sommeil)
Que peut bien signifier ce rêve ?
Revient maître des ténèbres
Revient m’expliquer le poids de ce sacré besogne
Ainsi, les dieux de mon peuple m’ont béni
Est-ce qu’un rêve, un fantasme
Non, je ne peux pas y croire
Dois-je expliquer que tout ce qui m’arrive
Est un pur hasard ?
Des soirées ou mon père me confiait les secrets des Dieux.
Cette photo, sa photo et la mienne chez les notables
Ces confidences et dont je m’en vais vous livrer
Une,
Cette lettre dont les phrases défilent
Ma chère Denise
Ceci est l’alliance éternelle qui unie les intimes
Tel que disait mon père,
La bonne semence est rare
Mais elle donne de la nourriture à profusion
L’ivraie est d’emblée à profusion mais,
Elle se découvre une fois semée dans le sol, qu’elle est inutile
Ainsi tout comme la meilleure semence des pastèques
Nous n’avons besoin que d’une seule graine d’arachide,
La meilleure
Ne vous fiez jamais au nombre ni au prix.
C’est une fois après germination que
Vous vous rendez compte de votre future grande
Moisson
Mais avant, comment déterminer et connaître
La bonne graine de l’ivraie ?
Seul le temps, laissez le temps
A la graine de pourrir et de germer
Car vous n’avez pour seul choix que d’attendre
Une fois à la première pousse, vous saurez et
Pourriez dire, j’ai eu de la bonne semence.
Ah WABO TAYOUTUE !
Si jeune, je ne pigeais rien
Cette complicité présageait autre chose
Tous les repas dont nous tes enfants
Servaient à tour de rôles
Furent des exercices pour rechercher la bonne
Semence pour ton trône.
Tu lisais entre les habitudes de tes fils.
Tu guettais l’avare et le cupide
Nous, tes fils étions loin de lire tes pensées
D’imaginer ton jeu ton calcul
Si mon imagination n’avait pas été Juvénile,
J’aurai pu déceler quelque chose,
Ce soir, où, tu m’introduisis dans la
Grande case, le repos des crânes,
Y aspergea du vin blanc, des jujubes et kola
En marmottant ces mots :
Voici la vraie semence,
Le reflet pur de notre société tradi-ancestrale
Qui tend à disparaître
Que nos Aïeux le protègent et
Veillent sur lui,
Si j’étais un homme averti
J’aurai pu déceler ou détecter
Qu’une histoire se tramait
Mais, où devais-je laisser ma jeunesse ?
TAMUEDJOUN, héritier de WABO TAYOUTUE
Rêverie ou réalité ?
De ce pas, je vais voir le dernier de nos
Grands marabouts.

SCENE 2

TAMUEDJOUN et le grand marabout TAGNE PIAM

TAMUEDJOUN frappe à la porte
TAGNE PIAM toussote en ouvrant la porte
TAGNE PIAM : Oh vieux frère, qu’est-ce qui t’amène ?
TAMEUDJOUN : Ah grand-maître de tous les temps
Le dernier des vrais marabouts,
toutes mes excuses si je vous ennui
TAGNE PIAM : Oh vieux frère, cesse les conneries et vient
En au sujet.
TAMUEDJOUN : HA ! HA ! Me s’y voilà ; cela fait plus d’un
Mois que le même rêve me poursuit toutes les nuits
Je voudrais savoir ce que cela présage
TAGNE PIAM : Jette une écorce dans la bouche, une espèce
Rare, marche, retire le contenu. Flote son visage
Et son corps. Observe une minute de silence et
Comme électrisé, il déclare en sursaut
Salut chef, vous avez bien fait de venir consulter
Les dieux. Cela fait exactement plus de deux mois
Que le trône de votre feu père te réclame. Tu dois
Faire vite car d’ici la prochaine lune, il peut
Se faire tard. Tu peux mourir car, tu feras des
Accidents au cas où tu désobéis.
TAMUEDJOUN : Et cet oiseau, ce pigeon qui voyage
Dans mes rêves, est-ce que c’est le totem que les
Dieux m’ont réservés ?
TAGNE PIAM : Ah ! Que non, choisi parmi ces os
TAMUEDJOUN : Et tiens grand-maître.
TAGNE PIAM : Ce dont j’ai dit c’est vrai. Ce pigeon
Est le symbole de la liberté et de la paix. C’est
Le totem de ton futur successeur ou héritier.
Nous sommes encore ici dans l’obscurité
Il ne faut pas rêver des choses qui restent à venir
Ton totem sera un buffle. Tel que celui de tes aïeux
Tu devrais t’initier à leur rite
TAMUEDJOU : Grand merci, maître. Avant que je m’en
Aille prend ce gibier pour votre femme et enfants
TAGNE PIAM : Ah mon cher ami, ça fait toujours du bien
D’avoir une âme charitable
Je m’en vais te faire étalage de quelques secrets
Ton père fut un grand ami du mien
Les « WABO », ils appartenaient aux sociétés secrètes
Tu dois purifier le trône de ton père
En sacrifiant ta première épouse et le plus,
Intelligent de tes fils.
TAMUEDJOUN : Beuf ! Que vaut cette succession ?
Un titre de WABO et puis quoi ?
Quelques maigres pagnes traditionnels
Des peaux d’animaux en héritage.
Et même si c’étaient des gratte-ciels
Quoi ? Pour du sang humain
Je maudis WABO TAYOUTUE
Je hais cette lignée
TAGNE PIAM : C’est ton destin
Tu es le seul prédestinée à diriger cette famille
On ne va jamais contre les lois de la nature
TAMUEDJOUN : Laisses-réfléchir
Dois-je encore succéder à ce sanguinaire
Ma joie s’est estompée
Je maudis WABO TAYOUTUE
Quatre vingt dix enfants tués
Dix femmes enterrées
Et pour quoi ?
Pour mériter le titre de WABO
Je ne voudrais pas finir comme lui
Je m’en fou de cette sagesse ancestrale
Qui glorifiant et chérissait tant
Une tradition millénaire mais
D’aucune fierté, sacrifice des humains
TAGNE PIAM : Il y a pas de philosophie en ces choses
Le devoir de succession t’attend
Sinon, il se fera trop tard.

DEUXIEME PARTIE


SCENE 1
TAMUEDJOUN et la case des dieux (où reposent les crânes)

TAMUEDJOUN : WABO TAYOUTUE, mon père
Le sinistre homme s’est
Enfoncé dans la déchéance de l’imbécilité
Comment comprendre qu’avant sa mort,
Il n’avait plus une de ses soixante dix femmes
En vie
Aucune, pour le soutenir dans la souffrance
Et des centaines de ses fils, il ne
Reste que cinq
Je ne voudrais pas finir comme lui
Je m’en vais me décharger du
Mandat que ces maudits dieux
M’offrent
Je vais rompre cet acte ignoble
Moi, TAMUEDJOUN II, fils de WABO TAYOUTUE 1
Je viens de ce pas vous faire part
De mon intention de rompre d’avec
Vos rites traditionnels ancestrales forts sanguinaires
Et ridicules
En réalité, je ne vois pas quoi a servi ce pacte
En toute honnêteté en quoi cela a servi des décennies
Quelques peaux d’animaux
Des titres sans véritable triomphe
Sinon enrichir le diable du sang humain
Je me lave les mains de vos écorces
De vos sociétés secrètes qui ne concourent
Véritablement pas à l’épanouissement de l’homme
A quoi sert-il d’être un grand WABO
Et de mourir dans une solitude absolue
Je veux la liberté
Qu’importe le prix à payer.

Les crânes : (Une voix s’élève dans la case sacrée)

: TAMUEDJOUN, TAMUEDJOUN
Nous sommes courroucés par ton comportement
C’est une indignation
Tu es notre fils et tu appartiens à
La soixantième génération des WABO
De quel droit oses-tu venir nous insulter
Nous avons toujours été fier d’être du
Caste des WABO.
Aujourd’hui, tu clames et proclames liberté
Ah ! Liberté, dans notre Afrique, la liberté
C’est l’être sacré qui te l’accorde.
La liberté c’est l’être sacré
Et cet être sacré est ta liberté
Que la mort t’emporte si
Tu continues à nous indigner
Tu n’as pas de couilles.
TAMUEDJOUN : Si c’est là votre conclusion
Je m’en vais conquérir l’au-delà
Pour lutter contre les détenteurs des
Pouvoirs maléfiques qui détruisent
Ce monde
De grâce, je meurs sous enfant
Sans Epouse pour le triomphe d’une
Nouvelle civilisation, la nouvelle humanité
De ma mort, je purifie nos us et coutumes
J’éloigne tes survivants des poètes maléfiques.
SCENE 2
TAMUEDJOUN et son frère Cadet TETIO

TAMUEDJOUN : Eh bien petit frère,
Les dieux m’ont annoncé ma mort prochaine
Je m’en vais sitôt parce que,
Je n’ai pas voulu perpétrer le mal
Gardes-toi de pactiser avec les monstruosités
De notre société tradi-ancestrale
Nous devons apporter un élan neuf
A l’Humanité
L’Africain du 3ème millénaire devrait
Oser aller à l’encontre des choses déjà
Etablies
En effet que sert ce titre de WABO
Au prix du sang
Sois sages. Et, ma dernière volonté
C’est que tu fasses lire à ma
Fiancé ce courrier.

ADIEU MON AMOUR

C’est vrai que je pleurs
Que de regrets j’ai à exprimer
Je n’en peux plus, je suis indigne de ton Amour
Ecoute ma chérie, tes seins pointus m’excitent
Mais que faire !!!
C’est vrai que dans mes rêves, je t’embrasse..
Mais, saches une chose. Par-dessus tout, je n’en peux plus
Je suis indigne de faire ton bonheur. Je le sais
J’emporte mon secret et le pourquoi dans mon cercueil
Adieu mon Amour.
Je te dis Adieu mais, j’ai les larmes aux yeux
Ma chérie vient dans mes rêves dans mon sommeil Eternel
Juste pour une dernière fois, je t’embrasserai
Je t’aime tellement que je ne voudrais pas te décevoir
Point de mauvaises pensées. Je te dis Adieu parce que, je préserve
Cet Amour si cher que j’ai ressenti
C’est vrai que j’ai des regrets
Je ne saurais jamais comment sont tes baisers
Je ne saurais jamais à quoi ressemblent
Tes doigts sur la peau d’un Homme
Comment sont des baisers ?
Sont-ils comme des flacons de glace ?
Ma chérie, je m’en vais mais, bien de chagrins me hantent
J’aurai bien voulu te serrer physiquement dans mes bras
Et te couvrir de mil baisers
Mais, un seul vrai baiser t’aurait fait aigrir toute la vie
Va et ne regrette rien puisque c’est par Amour que je le fait
Surtout ne pleurs pas comme moi. Soit courageuse.
Ce n’est pas notre jour
Une seule chose, puisque tu ne peux
T’offrir physiquement à moi.
Vient dans mes rêves m’embrasser
Ainsi, je ne te dirai point Adieu mon Amour
Je t’emporterai dans mon sommeil Eternel.
(Myriam, après avoir reçu la lettre)
MYRIAM :
Je ne voudrais point ne pas pleurée,
Mais comment oublier ces moments de
Tendresse et de gaité.
Que deviendront nos rêves ?
As-tu pensé
A cela pauvre TAMUEDJOUN II ?
Hein pauvre MACCHABE
Même si tu t’en allais pour le lointain
Je saurais encore t’Aimer
Je t’aimerai encore plus fort qu’avant
Le ciel saurait guider mes pas vers ta demeure
Je voudrais d’un pas rassurant tes restes
Je reste ta bien Aimée
Mais, aurais-je le courage de te dire
Je t’aime ? Pauvre Macchabé
Aurai-je l’audace de t’embrasser ?
Saurais-je t’aimer sans te décevoir ?
Ah ! Mon Amour. L’angoisse de te
Perdre me tourmente
Même si demain était une éternité
Je mourais sans te perdre de mes idées
Pourvu que tu n’ailles pas loin de mes étreintes
Nous n’étions ils pas fais l’un pour l’autre ?
Pourquoi es-tu allé loin de moi
Sans même me prédire ?
Pourquoi es-tu allé dans ce lointain
Où je mettrais
Trop de temps à te revoir ?
Sais-tu que je t’Aime pauvre Macchabé
Que de gâchis as-tu fait.
Comment oublier ces jolis poèmes qui défilent par
Ordre dans ma mémoire
Du premier poème au dernier,
Je l’ai réécrit,
C’est curieux
Tu n’osais même pas m’appeler par mon vrai nom…

SEMENCE

Souviens-toi Elisa
C’était un jour de Juin
Dans ta culotte jean bleu,
Tu ressemblais à une sirène d’eau douce
Difficile de l’oublier
Irrésistible ton charme
Ce jour-là, je me souviens comme si c’était hier.
J’étais là, assis près de toi
J’ai senti le parfum de ton corps m’enivrer
J’ai voulu caresser tes cheveux, te serrer dans
Mes bras (tout comme jadis, j’embrassais ma poupée)
Ah ! Cette poupée d’enfance, là voilà ; je l’ai retrouvée
J’implore le courage à mon secours,
Je voudrais tant lui dire « Tu me manques »
C’est vrai, je me souviens comme si c’était hier
Ce jour là, j’étais presque étourdi de ton naturel
Et tes chaussures de pauvronne où sont-elles ?
Ah ! Mon petit bébé vient, tu es à moi
C’était hier ta naissance
Je me souviens aussi
Et comme je m’amusais à lui dire je t’aime,
J’avais semé dans son cœur une graine d’Amour
Grâce à ses regards, je pouvais voir grandir cet Amour.
Comme une rose pleurite
Du coup, c’était la contagion
Nous nous aimons (je pense)
Di l’amusement, j’étais devenu sérieux
Elle avait fini par semer dans mon cœur des grains d’Amour
Et je le sentis un de ces soirs.
Nous étions un 14 Février le jour des grands Amours
Je m’amusais à me demander ce que j’allais l’offrir
Une jupe, une robe, un foulard… ?
Pourquoi l’idée de l’offrir un paquet me torturait-il ?
Eh ! Bien parce que sans le savoir,
Elle m’avait enseveli dans un Amour fou.
Mais qu’est ce que j’allais l’offrir
Si ce n’est au saint Valentin
Mais à Noël ?
De cette idée, de nouveau, je compris
Qu’elle m’avait ensorcelé
Elle avait semé en moi la graine immortelle de l’Amour
Vois-tu Elisa ? Le temps a passé, mais
Je continue à t’aimer
Mais, où es-tu ? Est-ce que j’existe encore dans tes pensées ?
Et notre Amour qu’est-il devenu ?
Te souviens-tu encore de nos chansons
Et de nos secrets d’Amour ? Où es-tu ? Que fais-tu ?
Alors, viendras-tu ce soir, je t’invite
Elisa…
Ce soir, je t’invite
Devant le grand fromage,
Tu diras à nos Aïeux la vérité
Le grand Dieu sera au rendez-vous Evite de mentir
Oui, même si tu n’es plus pucelle
Le Dieu de nos ancêtres te pardonnera
C’est ça notre siècle
Le siècle de la cupidité
Pas la peine chérie, la grâce divine le pardonnera
Ce soir, je chanterai pour toi devant les grands dieux.

Myriam : Mon cher TAMOUDJOUN que de rêves inutiles,
Tu m’as fait essuyer.
Me voici devenu trop tôt une veuve éplorée
Après tant de sermons et de supplications de ta part,
J’étais venu dans l’espoir
De vivre dans tes bras un Amour digne
De promesses et de romance
Hein ! TAMUEDJOUN as-tu relu ce poème ?
Comment vivre sans elle ?
Comment je vivrais sans elle ?
Celle qui, à sa vue, mon cœur chancelle
Aujourd’hui, grâce à elle, je dois ma plus belle mélodie
Je répète à qui veut l’entendre, je l’aime
J’aime celle-là ; celle qui me parait timide
Tu vois Elisa, ce n’est plus un secret ; j’irai le dire à mes parents
Alors ma chérie. Demain je m’en vais
Et, soit en sûr. Je ne saurais partit sans-elle
Je t’emporterais dans mes chansons
Je chanterais Elisa mon Amour
Ma nouvelle symphonie de rêves,
Le meilleur trésor de mes réserves
Ecoute ma chérie, le destin a ainsi voulu et
Je te porte dans mes pensées
Quoique demain, je m’en vais,
Je ne m’en irais pas sans elle
Je m’en vais chercher dans mon ouest
Profond la bénédiction des dieux
Et quand les devins m’auront remis l’arbre de paix
Je reviendrais aussitôt te serrer dans mes bras
Ne pleurs pas, et surtout ne t’éloignes pas
J’irai dire à grand-mère, TAMUEDJOU est Amoureux
Je t’inviterai de sa tombe à te dire bonjour
Elle t’offrira de sa tombe un cocktail de fruit
Pour nos jours heureux
Et grand-père t’offrira une portion de terre pour
La culture de tes cerises
Ah ! Que fera tante marguerite, elle t’offrira des marmites
Et maman Elise, ton homonyme te donnera les condiments du kuï
Ce jour là, dan ma splendide veste de marié,
Je t’offrirai mon plus joli mot. Je t’aime
Ah ! Qu’est-ce que la vie peut-être cruelle où sont
Passées tes promesses TAMUEDJOUN ?
C’est actuellement que je saisis le sens de ce poème,
Comment m’en débarrasser du carcan dans lequel
Ton Amour m’a plongé.


MA PIGEONNE

Eh toi, petite pigeonne
Pourquoi me voles-tu ma liberté ?
Jadis, j’étais libre, je m’envolais comme une colombe
Je n’avais pas d’aéroport
Ma chanson était la liberté
Ah ! Le temps, suis-je encore libre ?
Non, elle m’emprisonne
Cette petite fille m’enferme dans sa cage
Je n’ai plus d’yeux que pour elle
C’est ça l’Amour ? Le véritable Amour ?
Je ne le savais pas
C’est comme un monde étrangement clos
J’ai l’impression de ne plus vivre que pour elle
Ma liberté, elle me l’a volée
Aujourd’hui, c’est elle la pigeonne
Elle me transporte et me dépose là où
Bon lui semble
TAMUEDJOUN ce n’est plus à toi de me citer
Ces jolis poèmes, je les subi et
C’est comme si désormais c’est moi qui,
Les réécrirai pour notre passion
Que nous aurions puis vivre.

TROISIEME PARTIE


SCENE 1
TETIO ET MEGNE

TETIO : Aujourd’hui, je fais face à mon destin
Engendrer l’espèce des WABO TAYOUTUE
Je suis le dernier de la lignée
Il me faut engendrer la génération future
Si je veux qu’après moi toi,
Ce nom continue à rayonner
Ah ! Ce fameux destin
Maudit soit le jour de ma naissance
Il a engendré les germes de ma propre
Destruction, la chicheté
Maudit soit le jour où j’ai refusé
Les prunes à Megne, fruit de ma cueillette
Cette nouvelle s’est propagée au village
Comme une trainé de poudre
De nos jours, aucune famille ne veut M’offrir l’hospitalité
Elle redoute ma chicheté
Et toi Megne, si tu oubliais cet acte Incongru
Nous n’étions que des adolescents
Epouser une fille d’une autre contrée
Signifierait que la famille WABO TAYOUTUE
N’a plus de Noblesse
Quelle indignation !
Ah ! Megne, j’ai voulu t’oublier
Mais mon cœur bat la chamade à ta présence
C’est pourquoi je t’envois ces notes
Pleins d’Amour et de tendresse
Afin que tu reconsidères notre relation
J’ai assez bu de ton charme.

TETIO (ayant grandi, il ne pouvait plus s’occuper de ces bassesses de gamine. Alors, il saisit l’occasion de la Saint-Valentin pour lui dédier ce poème).

DANS MES RÊVES
Dans mes rêves,
J’en avais vu des filles
J’en avais rencontré partout
J’en avais connu assez que, je suis devenu aveugle
Aveugle, je l’étais ; aucune de ces filles n’avait
Transcrit en mon œil
Le mystère de l’Amour
J’étais Aveugle parce qu’en réalité,
Je n’avais vraiment vu aucune
L’Amour m’était étranger et soudain pour combler ce vide,
J’en avais tellement écrit des poèmes d’Amour
J’en avais écrit
Pour exprimer un besoin
J’en avais tellement écrit pour exprimer ce manque de telle enseigne
Que l’encre du stylo en tarie
Alors, je me résolue de prier
J’en avais tellement prié pour que
Dieu me restitue ma seconde côte
J’avais prié nuit et jour
Et à l’instant du désespoir, dans un songe, comme un
Rayon lumineux, elle apparut ; la fille de mes rêves
N’en pouvant croire à ce pressage divin,
Le lendemain, d’un très grand étonnement, elle était là ;
Assise près de moi avec une bande de ses camarades
Je n’osais rien lui dire.
Juste m’enorgueillir et l’admirer,
Elle était scintillante
Mais, un seul regard avait suffi
J’avais tout compris
Il n’y a des choses que seul un jeu de regard
Peut transmettre
Aujourd’hui, elle est à moi et me parait lointaine
Ah ! My darling, rattrapons le temps
Comment sont tes baisers ?
Sont-ils glacés comme des flacons de glaces ?
Sont-ils chauds comme cette chaleur d’été ?
Et la saveur de la langue. Comment est-elle ?
Est-elle sucrée comme le caramel ou le miel ?
Comment le savoir ? Plus j’y pense, plus j’ai hâte de le découvrir et
De même je souffle d’attendre. Mais, tout comme je ne me fatiguerai
Jamais d’attendre, je ne me lasserai jamais de te chanter je t’Aime
Celles que j’avais vues avant, n’étaient pas des filles
Avaient-elles des seins ronds comme toi ? Je ne le sais pas
Troublaient-elles mes réflexions comme toi ? Je ne le sais pas
Ce dont je sais c’est que mes pensées s’évanouir en toi
Ce dont je sais c’est que je suis Amoureux et que je veux t’embrasser
Ce soir dans notre chambre.
J’avais rêvé et à l’éveil, elles avaient disparu avec ces rêves
Ce jour, je te tiens dans mes bras, ma langue parcourt ton corps
Je te vois frissonner et pousser des cris de joie ; et je soupire
Je sens que ce n’est plus un rêve.
Je peux enfin vivre et m’assurer que tu es à côté de moi.

MEGNE : Ah ! TETIO, as-tu oublié tes longues
Journées de natation dans le marigot
En compagnie de ma rivale,
Une fille d’autres cieux ?
As-tu oublié des longues nuits d’Amour
Avec cette autre fille.
Souviens-tu comment il m’était difficile de te dire bonjour ?
Mon cher TETIO, tout ce dont tu racontes ne sont que des flatteries
Je ne viendrais pas auprès de toi
Jouer ce rôle de consolatrice
Je ne viendrais pas accroître ton prestige actuellement
Il y a de cela quelques années, tu n’osais même pas me dire bonjour
Est-ce que j’ai changé ? Suis-je pas toujours la même ?
Vas-y te chercher ailleurs…
Aujourd’hui, il se fait tard et j’ai
Même déjà un fiancé quoi qu’il est en Europe.
Je n’ai plus besoin de tes prunes.

SCENE 2
TETIO et le monde des invisibles

(Le lendemain à la réception de cette note réponse
TETIO eu un grand chagrin, mais grâce aux conseils qu’il eu en provenance du monde invisible,
TETIO comprit que désormais la situation devait s’améliorer)

Une voix s’élève dans la case des crânes :
Je suis au parfum de tes problèmes de cœur
Avait-dit son frère aîné dans le rêve
Mais, ces problèmes ne devront pas d’égarer
Il y a des problèmes plus cruciaux et pertinents que cette
Histoire. Notamment la question du développement du pays.
Alors fiston, tu devrais cesser de te tracasser avec ces histoires
Fait passé outre, les railleries et les humiliations du peuple
Et va prendre comme épouse Myriam
Je suis celui qui est le mieux placé pour te donner conseil
Avec Myriam la vie sera toujours très belle.

(‘TETIO en apprenant les méthodes pour conquérir la douce Myriam
S’avait que c’était le ridicule, mais peu importait
Son père le lui avait conseillé.
Les opinions extérieures ne comptaient plus.)

SCENE 3
TETIO ET MYRIAM

Ma chère Myriam
Les Dieux ont parlé dans mon cœur
Et je ne suis résolu de survivre leurs conseils
Tu es héritière de wabo tayoutue… et je sais
Qu’en ce monde ou sur le visage pourtant rayonnant
De soleil, je n’ai finalement constaté qu’hypocrisie et
Duplicité tu es la goutte d’humanité versée dans cet
Océan d’amertume
Alors, je voudrais que tu saches, qu’en ce monde, il suffit
Simplement de ton sourire pour égayer les Dieux de ma famille
Ainsi que moi
Alors Myriam, souviens-toi que dans la vie, il suffit
Simplement de ton sourire pour que tout redevienne rose.
Autant je t’Aime, j’ai envie de vivre une seconde fois
Je ne saurais peut-être pas te rendre heureuse mais,
J’essaierai
S’il te plait ma chérie
J’ose t’appeler ainsi
Laisses-moi essayer de vivre
J’ai plus qu’à jamais besoin de ton sourire,
et de ta tendresse
Ecoute ma prusse.
Même si je ne suis pas riche
Je saurai t’aimer à ma manière
Je construirai avec toi, notre paradis d’Amour
Et ceci loin de cet
Autre monde plein d’hypocrisie, où l’illusion d’être des Dieux égarent
Certains
Ah ! Mon oiseau que sais-tu de ces hommes
Sauront-ils couvrir tes œufs ?
J’ai trop de chaleur à partager
Laisse-moi, le faire
Le jour de la grande vérité, nous danserons la samba
Oh ! Qu’attends-tu ? Viens danser
Je raffole de ton parfum
Laisse-moi dégrafer ton corsage
La fièvre monte en moi
Je veux t’Aimer ce soir
Laisses-moi te faire l’amour
Je suis ivre du désir
Regarde, Mon gland bande
Si dans nos ébats d’Amoureux le sommeil m’emporte
Au chant du cop, réveilles-moi
J’ornerai ton nid avec les meilleures fleurs de mon jardin
Pour que tu sois à moi et pour qu’enfin, les dieux de nos
Aïeux bénissent cet enfant nouveau-né
Alors Myriam pour la mémoire et la dernière volonté de
Mon aîné TAMUEDJOUN, je voudrais t’épouser.
Myriam :
Pauvre de moi-même. A en croire que j’aillais m’enfuir
Au moment où je t’écris, je m’apprêtais à faire ma valise
Pour aller chercher bonheur dans d’autres cieux
Moins ingrats. Mon exil devait-être
Mon exil d’Amour.
L’exil d’Amour
L’heureux bonheur de l’Amour dans son transport
M’avait oublié
Et j’avais cru qu’en suivant le chemin de l’exil,
Je trouverai là-bas les sentiers perdus, celui qui enchanterait
Mon cœur de mille tendresses
Mon trouble c’était de vivre en ce monde
Plein d’hypocrisie
Où les Amoureux n’ont pour symbole d’Amour
Que de faux câlins et de fausses aillades
C’est pourquoi, j’irai là-bas, dans cet autre monde
Et si cet exil se résumait en toi
Eh oui, je comprends pourquoi le destin m’a
Retardé sur ton chemin
Je comprends pourquoi depuis longtemps, même du vivant
De ton frère aîné, ton regard posé sur le mien me rendait trouble
Et ce sourire dont la sensualité m’excite me renvoie une image
Assez positive de ta personne
Mais alors comment savoir que cet autre monde n’est pas pire encore
Si le paradis que je m’imaginais avait
Pour fondation de flacons de glace
Si ce n’était qu’une parodie
L’exil devrait être cette île déserte
Et mon pauvre cœur épouserait alors cette dune pour
S’ensevelir à grand jamais
Mais avant, j’ai soif de toi
J’imagine ton baiser chaleur ardente
Et ces mains sur mon corps, le manteau d’un forgeron
Et ce pauvre cœur dont je possède, le métal fondant
Et cette salive qui touche ma langue, l’alliance d’un Amour éternel
La force du destin est immobile et sa décision irrévocable.
J’étais depuis longtemps, la femme de votre famille et non
Pas seulement celle de TAMUEDJOUN…
TETIO :
Eh bien, ma chérie
Eh oui, ma chère poule
Ne t’affole pas
C’est plutôt mon cœur qui bat la chamade
Rassures-toi, c’est de leur royaume que mes ancêtres
T’offrent leur hospitalité
Et donnent leur bénédiction à notre Amour
Ecoute mon cœur
C’est l’Afrique qui chante en toi
Ce sont nos Dieux qui t’habillent aux couleurs multiples
De l’Afrique
Tu es désormais l’une des nôtres
Et portes ainsi fièrement l’Afrique en ton sein.

QUATRIEME PARTIE


TETIO : Ah pauvre de moi-même
Dire que l’homme est libre
Le dire reste une gageure en ce monde.
Si au moins ma blondasse était restée
Le chemin à suivre n’était-il pas déjà tracé
Nous sommes des victimes innocentes d’un système
Préétabli
Mon ami ELEME me l’avait si souvent dit
A l’époque, ce brave guerrier Douala,
Avait au tibia une grave blessure
Beaucoup de langues disaient de cette
Blessure qu’elle était une plaie incurable.
D’ailleurs, ELEME avait fini par le croire
En six ans, ELEME parcouru tous les grands (médecins)
Il le fit sans grand succès
Un jour lors d’une balade,
Par pur hasard il rencontra les chemins
D’un vaillant guérisseur traditionnel
Ce dernier le confia que cette blessure résultait
De la malédiction de ses parents
Ceux de la deuxième génération.
Et pourquoi ?
Né d’un père Bamiléké
D’une mère Douala
ELEME après le décès de ses parents
Se s’était jamais donné le luxe d’aller honorer le
Tombeau de son père
Pendant des années, il plut abondamment sur
Le crâne de son père et sur ceux de ses aïeux
Fâchés et déshonorés, ces derniers
Le jetèrent un triste sort et,
Y ajouta la stérilité de sa femme
Au dire et ce vaillant guérisseur,
ELEME se rendit à Moudjo
Il préserva les crânes de ses ancêtres
Des pluies diluviennes en se fondit en pardon
Il offrait des cops et des chèvres en sacrifice
Il organisa des funérailles et,
Reçu les bénédictions de son peuple et surtout Celle de sa famille
Depuis lors, la blessure se referma
Et sa femme pu donner naissance à un
Futur héritier.
En réalités ELEME avait été victime
Des erreurs dont lui-même ignorait les causes
Et les principales personnes concernées.
Mais le sort choisi de le frapper
On lui apprit seulement que son parent
De la deuxième génération avait
Profité du fait que le successeur des aïeux
Soit aveugle pour lui voler ses deux plus belles poules
Qui était-il ?
Il payait en autre ces frais.
Ah ! Mon feu père WABO TAYOUTUE avait raison
De dire qu’il y a des forces obscures et mystiques
Qui, ont une certaine emprise sur nos actes et
Sur notre savoir voir notre devenir
D’où vient-il que je possède tel ou tel don
Justement des forces dont j’ignore les visages
Alors, pourquoi devons-nous nous enorgueillir ?
L’ai-je mérité plus que les autres ?
Non ! Si j’ai en moi quelque chose de sublime
Pourquoi ne pas le partager avec autrui
J’ai mis du temps pour le comprendre
En toute honnêteté nous ne savons pas
D’où nous tenons des prédispositions à l’intelligence
Une chose est sûr avait conclu mon père
Nous naissons tous avec le sens du bien et du mal
Dieu est donc en nous dès notre naissance
La raison est innée
Et c’est la raison suffisante pour dire que
Chaque peuple porte son Dieu dans ses veines
Qu’importe que nous adorions le nôtre
En sacrifiant des vies humaines
Dieu lui-même demanda à Abraham
Le sacrifice de son fils
Si ce dernier ne s’était pas exécuté
C’est bien parce qu’à la place de son fils
Dieu lui donna un agneau
Qu’aujourd’hui, qu’il descente de son trône
Et en fasse de même en nous donnant un (agneau)
Dieu n’a-t-il pas réagi dans sa miséricorde ?
Plus j’y pense, TAMUEDJOUN fut l’agneau
Il a payé de sa propre vie,
La purification des mœurs de notre famille
Nous pouvons nous vanter de vivre une vie Nouvelle.
Les forces obscures et mystiques de l’Afrique
Ont réagi du bon sens
TAMUEDJOUN tout comme moi ne sont que des
Marionnettes
Nous sommes des pauvres créatures
Loin de maîtriser les forces de la nature
Chacun joue sa partition d’après
La volonté du grand créateur.

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